Puissant, ridicule, violent, chiant, fascinant, non-linéaire, psychologique, pitoyable, sensuel, original, irrespectueux, classique... Alors que le film est sensé avoir tout pour plaire, à force de brasser dans toutes les directions, on finit par se retrouver avec une soupe baroque et peu digeste. Mais quelle richesse de style ! Quelle emphase, quel doigt d'honneur fait au rationalisme linéaire du péplum ! Une oeuvre bouffie, emphatique, exagérée, propre à faire fuir tout être mesuré et cartésien. Sauf que, au-delà des trahisons historiques probables (que j'avoue ne pas avoir relevées moi-même), c'est peut-être bien dans ces errements, dans cette débauche grotesque baignée de gloire immortelle qu'on parvient à toucher, du bout des doigts, l'ambiton enfiévrée de ces hommes-dieux qui foulaient une Terre inviolée.
J'attends toujours de voir la version longue pour confirmer ou non cette prise de position artistique d'Oliver Stone. En l'état actuel, presque hypnotique, donc, mais que je ne saurais conseiller.