Toujours debout
Avec Ali, Michael Mann nous immerge dans l’intimité du boxeur afro-américain, dépeignant sa vie entre 1964 et 1974, deux dates où il sera champion du monde. S’il aborde sa vie sur le ring, il...
le 4 juil. 2014
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Ou littéralement "le grondement dans la jungle" … C'est aussi l'appellation du fameux combat de boxe Muhammad Ali contre Georges Foreman en 1974 à Kinshasa au Zaïre. Oh, j'aime juste l'expression car elle claque bien (dans le titre)…
Ali, c'est un biopic sur une portion de la vie de Muhammad Ali alias Cassius Clay entre 1964 et 1974 qui sont les années des deux combats où il devint champion du monde et où il retrouva son titre qu'il avait perdu. Bon, les biopics, j'en suis rarement fana. Bien souvent, il s'agit pour le cinéaste soit de surfer sur la bonne vague au bon moment, soit d'adapter un livre avec les messages – pas toujours très objectifs – qui vont bien (pour l'écrivain, bien sûr), soit de sombrer dans l'hagiographie.
Le film de Michael Mann présente toutefois quelques aspects intéressants.
D'abord il recadre le personnage dans un contexte de lutte des Noirs américains contre la ségrégation et surtout la relation amicale entre Cassius Clay et Malcolm X au sein du mouvement Nation of Islam. C'est d'ailleurs à cette occasion, qu'il laissera son nom pour celui de Muhammad Ali. Durant cette période 1964-1974, outre sa posture de défenseur de la cause noire, il aura à affronter la justice américaine pour insubordination et refus d'être incorporé pour aller au Vietnam. Bien que ce soit un peu hors sujet, Michael Mann lève un peu le coin du voile sur les luttes intestines au sein de "Nation of Islam" et entre les différents mouvements de défense des noirs américains dont celui de Martin Luther King. Tous ces évènements sont intéressants mais apparaissent de manière un peu décousue dans le film ajoutant un peu de confusion dans le scénario.
Mais c'est les combats de boxe remarquablement filmés et très lisibles qui retiennent l'attention dans ce film. D'abord l'aspect des challengers de Ali apparaissent physiquement comme des brutes épaisses qui sont là pour cogner et encore cogner le plus fort possible. Georges Forman à l'entrainement est assez édifiant. Alors qu'Ali apparait avec son jeu de jambes et un visage plus ouvert dans un style plus conforme à sa réputation.
C'est Will Smith qui interprète le rôle du boxeur. Il semble qu'il se soit un peu étoffé pour le rôle. Malgré cela, j'ai quand même eu l'impression qu'il fait un peu juste (surtout sur le ring, face à ses concurrents plutôt massifs et costauds, un peu bas du front) ; par contre, il montre un Muhammad Ali, insolent, vindicatif, fanfaron par presse interposée. Au final, assez désagréable. Et ça, c'est aussi ce que le public lambda (comme moi, pas spécialement passionné par la boxe), a retenu du personnage. Donc une prestation très positive de Will Smith.
Jon Voight, presque méconnaissable, joue le rôle d'un journaliste (blanc, bien sûr …) qui fut un supporter inconditionnel du boxeur au point de se prêter complaisamment à ses simagrées.
Les maîtresse ou épouse sont interprétées par de magnifiques actrices dont je reproduis les noms (sans connaître) : Nona Gaye, Jada Pinkett Smith (épouse de Will Smith au civil).
Autre intérêt du film, c'est la bande son essentiellement construite sur de la musique R&B (Aretha Franklin), Soul ou africaine (Salif Keïta) …
Au final, c'est un film très long qu'on voit sans déplaisir ni ennui car les séquences s'enchainent sans baisse de rythme. C'est déjà ça. Mais l'abondance de sujets et de personnages fait que rien n'est réellement approfondi, laissant une désagréable impression de vacuité du personnage principal.
Restent les mémorables combats très efficaces même si on en connait le résultat...
Créée
le 6 avr. 2023
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