J'y suis pas allé avec les pieds de plombs, mais plutôt en gambadant, désireux de voir l'ampleur des Dégats. Et pourtant au fond de ma chaussure, j'avais deux orteils qui se croisaient en espérant que Ridley nous sorte une petite merveille, un truc qui redonne foi en son aura (que j'ai toujours du mal à expliquer) vu que son dernier film Robinson sur Mars était quand même plutôt chouette.


D'emblée, la scène d'ouverture m'a cassé les couilles, les délires métaphysiques sur la création entre droïde David Fassbender et le Scott Glenn du pauvre avec des analogies phalliques omniprésentes, ça m'a pas emballé, je ne me lève pas de la salle, j'en fait fi et je me concentre.


Puis c'est parti pour l'espace, avec des voiles solaires et un droïde Fassbender qui s'appelle Walter et non David. Le Crew se réveille suite à un accident (Caméo cagoulé de James Franco), et après quelques minutes d'un rip-off de Gravity sur le splendide thème original de Goldsmith (en boucle, le bougre a du se retourner dans sa tombe), on capte enfin le message et c'est reparti pour un tour sur une planète où nos protagonistes vont passer un sale quart d'heure. By the Way, Ridley troque le silence spatial pour faire faire beaucoup de bruit à son vaisseau dans le vide sidéral.


Ridley, s'est sans doute senti lésé suite à l'engouement que suscitait le projet de Neil Blomkamp et a décidé de se ré-approprier une franchise qui n'est pas la sienne (elle appartient plutôt à Giger, O'Bannon, Cameron, Ward, Twohy...20th Century Fox). Du Coup, au lieu d'avoir une suite directe à Aliens (ce qui était une voie intéressante, même si j'aime beaucoup Alien3) on se tape une suite à Prometheus, cette merde qui était emballée dans un bien joli papier cadeau (ça avait pour soit d'être Joli) mais qui n'a dupé personne. Et Alien: CONvenant s'avère bien en deçà de son prédécesseur, c'est dire.


Le scénario est le même que d'habitude, à l'exception prêt qu'aucun des personnages ne semble avoir une once de traits de caractères. Waterston qui chiale, d'accord, Crudup en bigot (putain! mais arrêtez d'engager des bigots pour vos expéditions spatiales, MERDE! J'ai arrêté de croiser mes orteils à ce moment là), et Fassbender qui nous sort un double jeu identique pas surprenant pour deux sous. Les scénaristes ré-écrivent une franchise des plus intéressante mise en place sur quinze ans avec beaucoup de talent, pour tout flanquer par terre, à coups de noix de coco qui pètent du poivre; de scènes d'action dignes de Home Alone 2 et les déambulations de nos "personnages" dans des décors où l'on a remplacé la tête géante de Brando de Prometheus par celle de Balladur, suivant un Fassbender Christique tout en étant poursuivis par une sorte de Gollum aveugle. La direction artistique ne vaut pas tripette.


Le tout mis en image par ce tâcheron de Ridley, qui nous offre packshot sur packshot, et des scènes d'action moins lisibles que le code pénal. Bien sûr, il détruit l'oeuvre de Cameron, comme celle (inavouée) de Fincher, pour ne faire que les citer et s'approprier leurs brillants délires visuels (en moins bien). Alien semblait lent, la tension était néanmoins là, tout comme dans ses deux suites; CONvenant peine à faire ressentir le moindre stress à son spectateur, et l'horreur devient d'un gore outrancier suscitant d'avantage le rire que la peur. Le film est un fourre tout des idées que ledit réalisateur a pu avoir depuis la sortie du premier film (couple homosexuel parmi les membres de l'équipage, par exemple, je veux bien, mais pas pour une mission de colonisation, c'est ridicule), un bordel innommable digne d'Alien: Resurrection, le côté décomplexé et Sigourney en moins. Pas de splendides reine, d'où l'interrogation concernant les oeufs que Fassbender chouchoute tant et qui vous féconde un homme par facehugger en 15minutes (ça c'est fort); pas d'évolution de la créature en fonction de son environnement...bref, juste un trip grisâtre qui vous fera chier de bout en bout.


Ridley, t'es qu'un con! Un opportuniste qui passe son temps à retourner sa veste doublé d'un timbré obsédé par une bigoterie morbide; à ce niveau là, Mel Gibson, c'est un petit joueur à côté de toi; t'es un grand malade égocentrique, et comme ton personnage de connard d'Androïde, tu détruis pour créer un ignominie insensée. Fais moi penser de regretter que ton frangin soit mort avant toi.

ArthurMonkeyman
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le 17 mai 2017

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