Tandis que l’équipage du vaisseau Nostromo dort paisiblement et artificiellement au cours du trajet de retour sur la terre, l’ordinateur de bord capte un signal inconnu. La procédure de réveil des astronautes est amorcée. Les sept membres de l’équipage sont envoyés sur la petite planète d’où vient le signal afin d’enquêter. Ils découvrent sur place un gigantesque vaisseau à l’origine inconnue dont la soute est tapissée de milliers d’objets de forme ovoïde. Kane, un des membres de l’équipage, s’approche de l’un des objets qui s’ouvre et libère une bestiole qui saute à son visage, casse la visière de protection et s’accroche au malheureux. L’équipe remonte en catastrophe à bord du Nostromo et tente, vainement, de détacher l’extraterrestre du visage de Kane. La monstruosité se détache d’elle-même et meurt peu de temps après, libérant Kane qui semble ne pas avoir de séquelle. L’équipage organise une petite fête en cet honneur, mais une fois à table Kane est saisi de convulsions et une créature s’extirpe brusquement en perforant son ventre et s’enfuie dans les méandres du vaisseau. Commence alors un véritable enfer pour l’équipage qui va devoir se battre pour survivre aux assauts de la créature.


Réalisé par Ridley Scott, Alien est un savant mélange entre la science-fiction et l’horreur. L’ambiance gothique des décors, aussi bien que l’alien lui-même, est le fruit d’une collaboration entre le réalisateur britannique et l’artiste suisse, Hans Rudi Giger. Celui-ci, qui avait fait partie quelque temps auparavant de la dream team de Jodorowsky pour le projet Dune, donnera à la créature son allure cauchemardesque et réussit à donner une sensation de vie organique émanant du vaisseau écrasé. L’équipe reçu d’ailleurs l’Oscar des Meilleurs effets visuels. Le travail fait au niveau du Nostromo est également remarquable. Une oppression permanente émane des nombreux coins et recoins où la créature pourrait se lover, prête à bondir sur l’infortuné qui passerait par là. La nature hostile des entrailles du vaisseau donnent lieu à une angoisse et une terreur insidieuse. La peur qu’exerce le vaisseau est accentuée par le brusque changement d’aspect de celui-ci. Alors qu’il semblait accueillant au début du film avec ses lumières vives et son aspect cossu, l’arrivée de l’alien le rendra sombre et inhospitalier.


Les membres de l’équipage s’accrochent à un instinct viscéral, survivre. Cet instinct va s’exprimer plus fortement chez Ripley, interprétée par une actrice débutant au cinéma, Sigourney Weaver. Héroïne badass se trimbalant en petite culotte et équipé d’un énorme flingue, Ripley se détache rapidement comme celle qui possède le plus de chances de survie. Les protagonistes ont beau lutter, le combat semble perdu d’avance. Leur destin ne leur appartient plus. Un sentiment du en partie à la supériorité écrasante de l’alien, mais également aux manigances de la société qui détient le vaisseau et dont l’ordinateur de bord, appelée Mother, est ni plus ni moins que le bras armé. L’employé est sacrifiable pour la compagnie qui veut à tout prix, quitte à utiliser l’équipage comme garde-manger, sauvegarder et ramener cette vie extraterrestre sur terre.


Ridley Scott a également mis au monde une franchise avec son film Alien. Depuis, sont sortis 5 films (sans compter les Alien vs. Predator), une dizaine de jeux vidéo et un nombre incalculable d’images d’extraterrestre prenant la forme de l’alien créé par Giger. La suite de Prometheus, Alien: Covenant, est actuellement en cours de réalisation par Scott et devrait sortir dans les salles l’été prochain. Tous ces produits dérivés, de qualités diverses et variées, font pâle figure à côté d’un chef d’œuvre du cinéma, l' Alien sorti en 1979.


Un film à éviter si vous êtes claustrophobes.

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le 8 oct. 2016

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Vincent Ruozzi

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