Lorsqu'on regarde un film de Boll, il ne faut pas s'attendre à du grand cinéma. Enfin peut-être que si, mais pas dans le bon sens du terme. Alone in the Dark est à l'image de son réalisateur : très mauvais. Mais à un tel degré ça confine au génie. Je ne sais pas par où commencer.
Par la mise en situation ultra longue, ultra chiante, qui donne envie de s'endormir avant même que la première scène n'apparaisse ? Il aurait peut-être mieux valu qu'elle n'apparaisse pas d'ailleurs cette scène tant la catastrophe est grande. Le scénario est incohérent, et n'a plus rien à voir avec le jeu, d'une connerie rarement atteinte, et le pauvre Edward Carnby se trouve interprété par Christian Slater, pour ne rien arranger. Bref, Alone in the Darkn c'est long et chiant.
Vous aurez donc droit aux pires scènes d'action jamais faites dans le cinéma américain. Mention spéciale à la fusillade dans le noir total, il fallait oser ! Vous aurez également droit à la scène la moins érotique du monde, où Tara Reid allume Slater sur... Seven Seconds de Youssou N'Dour et Neneh Cherry. Si cela vous fait quelque chose, mis à part la consternation bien entendu, consultez vite un médecin. You can Leave Your Hat On devait coûter trop cher... Le tout avec des acteurs qui restent habillés. Oh, j'oubliais, on ne montre pas de seins nus de femme dans le ciné américain... Le jeu d'acteurs n'arrange rien : Slater est inexpressif comme toujours, le bad guy, incarné par Stephen Dorff, se croit encore à l'école de théâtre... Tout le monde cachetonne dans ce navet de compétition. Le tout souvent cadré ou mis en scène en dépit du bon sens, avec des dialogues souvent absurdes. Je ne vais pas vous résumer tout le film mais, après avoir vu la scène final au bout de 1h40 de galère c'est la stupeur. Je me suis dit :"Whatthefuckmyfuckingod! c'est pas vrai qu'ils ont prévu une suite!" Renseignements pris, une suite existe effectivement. Mais ne comptez pas sur moi pour la voir.
Finalement, que Boll arrête le cinéma est une bonne chose pour tout le monde : pour le cinéma, qui se passera sans problème du tâcheron, et du spectateur, qui n'avait pas demandé à voir ces œuvres dont la plupart ne seraient même pas acceptables pour un projet de fin de première année à la Femis... Il a cependant donné de quoi alimenter les fans de nanars.
Le système outre-Rhin s'est sans doute rendu compte de la supercherie, vu que Boll profitait allègrement du système généreux de financement. Manque de pot, le cinéma allemand a fermé les vannes, c'est ballot... Bref, ce n'est pas moi qui vais pleurer Uwe.