Desperate houseman

Pour sa première œuvre de cinéma, le metteur en scène de théâtre britannique Sam Mendes chronique le mal-être caché des banlieues américaines avec "American beauty".

C'est l'histoire de Lester, père de famille déprimé dans sa prison dorée : job idiot, épouse workaholic et ado perturbée qui le méprise. Mais suite à la rencontre d'une jeune beauté virginale, Lester va soudain changer, et renier les valeurs qui l'ont mené jusque là, les valeurs du rêve américain lambda, basées sur l'avoir et le paraître. Lester, lui, veut "être", désormais...

Le propos n'est sans doute pas très original, mais en 1999 il reste assez nouveau, les "Desperate housewives" n'existent pas encore... Surtout, cette étude de mœurs s'avère subtile et cruelle, magnifiée par la réalisation hyper soignée de Mendes, qui nous offre quelques morceaux de bravoure.

De plus, l'intérêt du récit est soutenu par sa dimension "policière", puisque dès le départ Lester nous annonce en voix-off qu'il va être assassiné ; reste à savoir comment et par qui?

Si "American beauty" a connu un tel succès public et critique, c'est aussi en raison de la qualité de sa distribution : Kevin Spacey apparaît impérial dans le rôle titre, bien secondé par Thora Birch, Mena Suvari, Chris Cooper et Annette Bening.

Au final, le premier long-métrage de Sam Mendes obtiendra 5 oscars mérités (notamment ceux de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur...), sans forcément déboucher sur la carrière époustouflante que l'on était en droit d'espérer.