Ayant beaucoup aimé Happiness Therapy, avec l'idée de retrouver la fabuleuse Jennifer Lawrence notamment, tout se présentait bien pour passer un bon moment avec American Bluff.
Les premières minutes vont dans ce sens, avec la géniale introduction où Christian Bale tente vainement de cacher sa calvitie par une improbable moumoute, pour rendre son personnage fictif plus crédible et aussi sans doute, afin de ne pas complexer face à son physique.
Cette séquence résume bien les intentions du film : être entre la frontière du paraître et du réel, du mensonge et de la vérité, dans un flottement permanent.
Mais pour moi, le problème est que le film passe trop de temps à nous présenter maladroitement l'artifice, ses coulisses, ses personnages, de manière superficielle, et surtout mille fois vue.
Chez Scorcese et Tarantino au hasard...
Là où un Loup de Wall Street ou Django Unchained possédaient des personnages tout aussi accessoires que dans American Bluff; leur qualité d'écriture, les dialogues à rallonge et des situations inédites ont su surprendre le spectateur.
Ici, très peu de séquences sortent du lot, et toutes fonctionnent justement dans ces moment ambigus entre bluff et honnêteté, comme la séquence du repas dans le restaurant, la scène de séduction improbable dans le pressing, ou encore la danse/moumoute-choucroute de Jennifer Lawrence qui jubile de sa vengeance dans la cuisine...trop peu sur 2H10.
Idem sur la réalisation : Tics de mise en scène, arrêt sur image, voix-off, on ne sait pas vraiment comment il veut filmer ses personnages. La BO n'est pas plus inspirée non plus...
Quant aux acteurs, je risque de radoter un peu, mais seule Jennifer Lawrence m'a véritablement bluffée, entre force et fragilité.
Au final, ça sonne trop souvent creux, ça ne raconte pas grand chose de ses personnages.
La quintessence de cette problématique étant sans doute l'apparition de De Niro sur la fin, qui bénéficie d'une ellipse de 5 seconde pour présenter son personnage de gangster. Une séquence inutile, futile, sans intérêt. David O. Russel aurait sans doute mieux fait d'enrichir la négociation qui suit, incroyablement plate dans son écriture et son déroulement.
Bref, je me suis ennuyé très souvent, en prenant très peu de plaisir à voir ce film d'acteur qui s'amusent à jouer l'arroseur-arrosé.
Une arnaque qui filme une arnaque, une Inception en quelque sorte...