La purge, bien prétentieux ce titre dis-donc.
Même si cela fait déjà quelques mois que j'ai visionné American Nightmare aka The Purge, j'ai préféré attendre la sortie française avant d'en faire une critique.. En effet, loin d'être mauvais, l'énorme succès de ce film au box-office américain me laissait perplexe. Les résultats du box-office en France étant relativement décevants, j'en conclue que le peuple pense comme moi ! Quelle dommage ! Le scénario d'American Nightmare était vraiment séduisant...
En 2022, les États-Unis sont rongés par la violence et l'horreur. Afin d'y remédier, les Nouveaux Pères Fondateurs organisent chaque année une journée où les crimes, y compris les assassinats, sont légaux et demeurent impunis. Cette journée s'appelle « La Purge ». Lors de ces douze heures où tout est permis, les citoyens américains se déchargent de toute la haine accumulée lors de l'année précédente, n'hésitant pas une seconde à égorger leur voisin ou éborgner leurs enfants. James Sandin, riche créateur de systèmes de sécurité, vit avec sa femme Mary, leur fille adolescente Zoey et leur petit garçon Charlie, dans une des maisons les plus fiables et sûres de tout le pays ! Il ne craint donc pas la fameuse purge puisqu'une fois le verrouillage activé, il est impossible d'y pénétrer ou d'en sortir... Enfin, c'est sans compter sur le fils cadet de la famille qui, pris de pitié, décide d'accorder le « droit d'asile » à un pauvre homme couvert de sang, tambourinant et implorant à la porte d'entrée. Il désactive alors toutes les sécurités permettant à l'intrus de s'infiltrer dans la demeure familiale. James, réalisant, l'énorme bêtise de son fils, se hâte de ré-enclencher les différentes alarmes mais il est déjà trop tard...! De jeunes gens riches, affublés de masques, sont déjà attroupés devant le pavillon des Sandin et réclament expressément que leur victime leur soit rendue ou sinon, ils n'hésiteront pas une seconde à tuer chacun des membres de la famille.. Être victimes ou bourreaux ? Telle est la décision que devra prendre la famille Sandin...
Dès les premières minutes du film, on se retrouve barricadés entre quatre murs, la tension provoquée par le massacre commence à se faire ressentir et doucement, prend de la hauteur, s'élève dans les airs... retombe comme un soufflé. A aucun moment, pas une seule seconde, je ne me suis sentie à l'étroit, prise au piège ou ne serait-ce même, qu'un peu oppressée. Le comble pour un huis-clos ! Je vais probablement ne parler qu'en mon nom, mais, lorsque je regarde un film d'horreur, tout particulièrement un huis-clos, j'aime frissonner en même temps que Kevin, craindre pour ma vie lorsqu'un coup de hache s'abat sur la gorge de Beverly et sursauter lorsque le méchant tapote l'épaule du beau gosse voué à mourir... En somme, j'aime me sentir incluse, un peu actrice, prendre part à l'intrigue, être plus qu'une fille derrière un écran. Ça sonne un peu prétentieux, je dois l'admettre, mais ce sont mes attentes en terme de films d'horreur or, The Purge, n'en comble absolument aucune.
Relation de cause à effet suite à l'exclusion du spectateur : on se fait chier ! Alors au lieu d'être attentif, on joue à Candy Crush on fight contre le sommeil. Le film est lent et la mise en place, pénible, et je pèse mes mots. Une fois l'action lancée, on réalise rapidement qu'il manque quelque chose à ce film pour qu'il soit moins douloureux à regarder... L'intrus a pénétré la maison puis il disparaît de l'écran... Mais pourquoi ? N'aurait-il pas été intéressant de se mettre à la place de cet intrus affolé pendant quelques instants? Présenter deux visions différentes de cette Purge, celle de la famille riche intouchable et celle du pauvre SDF indésirable, aurait été un avantage indéniable au dynamisme et au scénario. La vie de la famille est bouleversée lorsque cet homme s'introduit dans leur environnement, ils sont en danger pour la première fois de leur vie, mais que ressent cet indésirable ? Cette piste aurait mérité, selon moi, à être développée.
La troupe de vilains tueurs masqués était une vraie bonne idée ! Le port du masque entrainant une déshumanisation, ils peuvent être n'importe qui et personne à la fois.. Le soir de la Purge, on ne peut se fier à personne. N'est-ce pas effrayant de se dire que son voisin pourrait en vouloir à notre vie ? Bien sûr que si , hein ! Faites gaffe à la petite mémé du rez de chaussée.. ( Je vais râler et écrire en majuscules pour montrer que je ne suis pas contente, j'aime autant te prévenir tout de suite petit lectorat ) ALORS POURQUOI AVOIR DEVOILE LE VISAGE PREPUBERE DU LEADER DES MECHANTS MASQUES ? Pourquoi ? Il fait tout de suite moins peur avec ses cheveux blonds et son petit sourire en coin...
Est-ce vraiment nécessaire d'aborder le sujet qui fâche, c'est à dire, la fin ? Personnellement, je la trouve bâclée et prévisible. J'aurais aimé être surprise, un petit twist final, un truc qui dépote et qui envoie la compote mais.. non. C'est plat et ennuyeux comme le reste du film.
Côté casting, On retrouve la jolie Lena Headey et Ethan Hawke. Bien qu'habituellement ces acteurs ne soient pas mauvais, ici, ils ne parviennent pas à insuffler la vie à leurs personnages et s'en tiennent à un jeu d'acteur parfaitement insipide. Difficile de croire qu'ils éprouvent la moindre émotion.. Hého ! Aussi expressifs que des rats morts.. Passons, les autres têtes d'affiche sont inconnues au bataillon mais de toute façon, quel intérêt aurait la pro à embaucher de grandes stars de cinéma lorsque celles-ci sont masquées ou terrées dans une maison obscure dans laquelle il est impossible de discerner leurs visage ? Aucun ! Autant embaucher sa mère. Les producteurs auraient dû y penser d'ailleurs, ils auraient payé bien moins cher les acteurs et auraient plus de moyens pour améliorer le côté technique du film ! Parlons-en...
La prod a t-elle embauché une équipe de cameramen manchots ? Qui a eu l'idée de filmer les scènes de combat en plan rapproché, les rendant de ce fait incompréhensibles ? Dénoncez-vous ! Lorsqu'un film progresse lentement, à la limite d'en devenir ennuyeux, on ne peut pas se permettre de filmer comme un pied le seul élément qui maintient éveillé le spectateur. Mettre dix secondes à comprendre que X vient d'être tué par Y m'a complètement désolée et fait perdre pied.. Je ne parle que de ces plans-ci qui m'ont particulièrement chagrinée mais l'ensemble de l'équipe technique devrait être en prison pour m'avoir fait perdre 3 dixième à chaque œil.
En conclusion, The Purge a été une véritable déception pour moi. Loin d'être un mauvais film, il n'en est cependant pas agréable pour autant.. Et même si je regarde souvent des navets pour passer le temps et rigoler un peu, ce film ne peut pas être classé dans cette catégorie, il est juste... ennuyeux. Mais les affiches sont cool, alors ça rattrape... ou pas.