Gladiator dans un lotissement

Je ne comprends pas les mauvaises notes associées à ce film. L'idée est originale, tout le monde connaît l'histoire, mais c'est juste un prétexte pour évacuer plusieurs idées "engagées".
Ce film m'a surtout plu parce que pour une fois on tourne l'idée du patriotisme américain au ridicule. La thèse n'est pas simple puisqu'elle dit qu'un patriotisme excessif conduit à la déshumanisation et la haine de l'autre. Pendant une nuit, on vous permet d'être d'extrême droite et d'aller plus loin qu'un simple bulletin de vote, on vous permet d'être eugéniste à volonté et d'éliminer tout autre qui n'est pas vous. Le bon plan.
De plus, on reproche aux pauvres d'être pauvres par nature et qu'ils ne méritent pas de vivre puisqu'ils sont un obstacle à la croissance américaine. Puisque c'est un film, comme au théâtre, tout se doit d'être exagéré et on retrouve ici le combo SDF + afro-américain pour faire passer le plus de symboles possible en un temps minime (1h25 le bouzin, c'est pas le Seigneur des Anneaux alors il faut faire dans l'amalgame des fois, c'est comme ça). Plus qu'un film de violence gratuite, il est une critique cinglante du patriotisme américain et il le fait de façon ostentatoire, sans se priver de mentionner sans arrêt qu'il s'agît bien des Etats-Unis.
Il est presque un écho à la Modeste Proposition de Jonathan Swift (un poil plus cannibale): impossible de ne pas penser à cet ouvrage en regardant ce film.
Concernant la fin, la mère refuse de tuer ses voisins pour ne pas leur ressembler et ne pas leur donner ce qu'ils désirent. C'est un film "moral", il se devait donc de finir sur cette touche et ne pas nous donner ce plaisir de voir ces gros cons mourir.

Le film n'est jamais délirant et se contient toujours, je l'ai vraiment apprécié donc 8.

PS: J'ai quand même bien aimé le pétage de nez de la siliconnée à gros zboubs et j'ai eu du mal à ne pas laisser échapper un "TIENS GROSSE PUTE!!!!!".