Une préquelle qui se paye le luxe d’être incohérente, même au niveau de la maison.
Le puits n’est plus rouge, il n’y a plus de mur pour le cacher, et le tueur ne ressemble plus à George Lutz (élément clé du premier film).
Du coup, qui a fait les travaux ? Nous ne le saurons jamais. D’ailleurs, la maison est toute défoncée à la fin.
On oublie la subtilité de l’anti-spéculaire du premier.
Ici, dès le début, ça envoie du sang, du body horror, et même de l’inceste. Typique du cinéma d’horreur italien, qui a tendance à en faire trop, à base de lumières vertes ou d’autres délires empruntés à d’autres films.
Ce qui est intéressant, c’est qu’on n’a plus la gentille petite famille qui devient folle, mais une famille déjà dysfonctionnelle, où le père est une ordure violente et vulgaire.
Le film bascule après la fameuse série de meurtres (très bâclée, et qui ne semble pas correspondre au film précédent) vers une copie grotesque de L’Exorciste.
On oublie donc la maison, pour se concentrer sur le jeune tueur possédé par Pazuzu, qui a droit à une scène formidable de transformation, digne de La Mouche avant La Mouche (la meilleure scène du film). Mais, aussi réussie soit-elle techniquement, elle n’a aucun sens dans un film Amityville.
On dirait que Damiano Damiani s’est fait plaisir, sans en avoir rien à faire d’Amityville.
Il veut faire du Raimi, du Cronenberg, du Friedkin sans aucune cohérence narrative.