Amore par Maqroll

Un film à (deux) sketches de Roberto Rosssellini avec Anna Magnani en vedette unique dans les deux parties. Dans la première (adaptation de La Voix humaine de Jean Cocteau), une femme téléphone à l’homme qu’elle aime et qui vient de la quitter. C’est un long monologue où elle se montre tour à tour séductrice, suppliante et désespérée, servi sur mesure pour la comédienne qui étale tout son art. Dans la seconde, une campagnarde simple d’esprit croit reconnaître Saint Joseph dans un vagabond errant. Enceinte de ses œuvres après qu’il l’eût soulée, elle devient la risée de tout le village et entame alors un chemin de croix aussi méritant que vain vers le ciel vide… Démonstration de néo-réalisme, le film montre des images d’école au service d’un propos amer et implacable sur la condition humaine. Mais on peut sans méchanceté faire le constat qu’il lui manque ce supplément d’âme que l’on retrouve dans les grandes œuvres de Rosselini.