Buddy au lit

C'était l'époque où Nicolas Cage s'était déjà bien un peu perdu, il vient de faire Lune de miel à Las Vegas et son prochain sera quand même Un ange gardien pour Tess, mais bon, ce n'était pas encore le héros bodybuildé de film d'action qu'il deviendra subitement une fois son oscar en poche, et du coup, j'ai presque de la tendresse à retrouver le loser qui se retrouve toujours dans la panade malgré lui.

Ici, il se paume en Nouvelle Angleterre en essayant d'atteindre le Canada parce qu'il n'est pas très doué en géographie et qu'il aime bien l'alcool et les jeunes filles mineures qui n'en ont pas l'air.

Samuel L. Jackson, lui c'est le nouveau proprio d'une maison de campagne, mais bon, quand les voisins qui s'attendent à retrouver leurs anciens amis aperçoivent par la fenêtre un black en train de tripoter une chaîne Hi-Fi, ils pensent pas que le type est un brillant Prix Pulitzer, ils font comme prévu, ils appellent les flics...

Alors là, ça devient assez vite foutraque, mais c'est sympa, c'est de la BD, on s'enfonce gentiment dans l'improbable, mais avec une logique réjouissante, on retrouve des trognes connues un peu partout, le producteur de Barton Fink en voisin pervers, Brad Dourif en flic attardé, le père de Phoebe en psy de choc, un chien qui s'appelle Rommel, ce genre de petites choses...

C'est tout sauf méchant, c'est le buddy movie du dimanche soir sous la couette, on peut sourire gentiment et c'est absolument dispensable. N'empêche, vu ce que je me suis tapé récemment, moi, c'est presque du bonheur de voir un film qui ne me donne pas envie de dépecer le premier réalisateur venu avec une télécommande mal affûtée.