Un film n'est pas un collage frénétique de chansons

Malgré tout l’amour que l’on peut avoir pour Elvis Presley et l’indéniable génie musical qu’il fut et continue d’être aujourd’hui, on ne saurait apprécier Loving You pour ses qualités cinématographiques, puisqu’elles sont tout simplement nulles. La mise en scène se contente du strict minimum, c’est-à-dire illustrer les prestations d’un Elvis dont les chansons finissent par agacer à force de se voir enchaînées les unes aux autres sans motivation artistique. Des plans fixes, un montage mou du genou : le spectateur a l’impression d’assister à un long show musical avec léger (mais très léger) changement de décors. Surtout, le film échoue à s’emparer d’Elvis comme d’un acteur de cinéma, participe au cloisonnement de son personnage médiatique dans une série de postures figées et répétées ad nauseam. Dommage car celui-ci fait ce qu’il peut et s’en sort plutôt bien. Oublions donc Loving You (en français Amour Frénétique) pour ou s’enivrer de ses chansons seules ou considérer ses véritables rôles de composition, à chercher davantage du côté du western.