Film sympatoche.


Parfois difficile à comprendre dans le sens où les dialogues fusent et que les personnages parlent de choses qu'ils connaissent entre eux et nous, spectateurs, nous incrustons au milieu de conversation. Mais le fond reste simple : des personnages qui en aiment d'autres qui en aiment d'autres... une série d'amours impossibles en somme. Le tout traité avec une certaine pointe de cruauté et d'humour, c'est-à-dire que les personnages vont tous en baver, même ceux qui veulent bien faire ; malgré tout, grâce à cet humour, l'ensemble reste assez léger (malgré un twist certes un peu prévisible mais tout de même glaçant et bien amené. Les conflits abondent de par les relations tendues entre les personnages. Quelques éléments restent un peu trop évidents (comme les coups de fil), mais le tout est bien exploité. L'univers proposé (le théâtre, ses répétitions, son rythme infernal, l'abus de pouvoir) est très riche, passionnant et fait écho avec les accusations régulières du mouvement #MeToo.


Le découpage est simple, sobre, mais couplé avec un montage assez rapide et nerveux ; ce n'est clairement pas de tout repos, même si le réalisateur se réserve quelques ralentissements de rythme pour rendre le tout plus digeste. Le casting est excellent. Les décors sont bien exploités. La BO est bien choisie.


Pour la petite anecdote, la jeune actrice principale a passé une première audition sans succès ; elle a alors repassé l'audition après s'être teint les cheveux en roux et menti sur son âge et son identité (se faisant alors passer pour une fillette de 16 ans plutôt que la jeune femme qu'elle était de 21 ans) ; Alan Rickman se mit en colère en apprenant ça, car lors de la scène de sexe du film, il avait tout fait pour mettre à l'aise l'actrice qu'il croyait mineure afin d'éviter de la traumatiser. Je trouve l'anecdote passionnante dans le sens où le film parle de gens qui se comportent encore comme des enfants, et puis de cette jeune fille que l'on pourrait croire restée en enfance (thème renforcé par la pièce "Peter Pan" qui sera répétée et jouée durant le film... du coup avoir une actrice qui se fait passer pour plus jeune qu'elle est et qui, je suppose devait jouer ce décalage en permanence pendant le tournage, c'est fort.


Bref, très chouette film.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 18 févr. 2021

Critique lue 206 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 206 fois

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55