La vie nous trompe énormément...

Quatre visages au coin de l'image qui contemplent et tournent le dos au monde dont ils ne peuvent s'échapper.

Une fresque grisonnante et pessimiste qui prend aux tripes, avec le choix délicat d'enfermer les personnages au premier plan sans jamais mettre le point sur la ville. Un étouffement qui extériorise symboliquement ce que ressentent les 4 héros tragiques de ce film. Où qu'ils aillent ils sont des parias, on les insultes et sont malheureusement condamnés par leurs destinées à errer. Deux choix s'offrent à eux : rester et s'adapter ou partir et se rendre compte que ça sera pareil partout ailleurs.
En somme une réflexion dans son pessimisme le plus profond pour évoquer la condition humaine et les inégalités sociales. Et ce qui s'est produit au fond de moi est indescriptible et puissant.

Seul et unique long métrage de Hu Bo, qui s'est donné la mort juste après la réalisation, cette œuvre monumentale et mélancolique a son paroxysme est un élément clé de cette nouvelle génération de cinéastes chinois qui marchent dans les pas de Jia Zhang-ke.

Un film que je ne verrai qu'une fois, ou une deuxième fois mais peut-être dans 5 ou 10 ans. Un film qui n'a besoin que d'une première impression pour vous traverser. Un film...

Un chef d'oeuvre...