Angel
5.8
Angel

Film de Robert Vincent O'Neill (1984)

Avant toute chose, un petit mot sur les éditions Carlotta qui proposent en DVD comme en Blu-Ray un joli catalogue avec autant de classiques que de raretés sur des supports de qualité. Voici quelques années, la maison a eu la riche idée de rééditer des succès de vidéo-clubs jamais sortis en DVD sous le titre « Midnight Collection ». Si le catalogue n’est pas très riche, il a exhumé des films de genre des années 80, polars urbains, films d’action ou d’horreurs, qui ont connu un certain succès à l’époque des vidéo-clubs mais qui sont aujourd’hui invisibles à la télévision et tombés dans l’oubli. Bien évidemment, on n’y trouve pas que des chefs d’œuvre mais quelques pépites de l’exploitation qui rappellent de chouettes souvenirs, à l’image de Maniac cop, The Exterminator ou encore Le Piège pour les plus célèbres.


C’est dans cette collection que j’ai déniché cet Angel dont je n’avais jamais entendu parler. On imagine pourtant que son accroche, à l’époque, a dû faire sensation : « Bonne élève le jour, bonne p… la nuit ». Typiquement le genre d’accroches qu’on ne pourrait plus s’amuser à faire aujourd’hui. Et derrière cette accroche provocatrice, un pitch qui sent bon le « vigilante » des années 80. C’est peu dire que, hélas, le résultat ne tient pas toutes ses promesses. S’il excelle, comme ces années-là, dans les scènes de nuit sur Hollywood Boulevard avec ses drôles de noctambules et son tueur en série qui a le parfait profil des dégénérés de cette période, le film est mal servi par des personnages peu intéressants (frôlant même le grotesque par moments) et son approche trop dramatique des événements. Refusant de jouer entièrement la carte de la série B décomplexée, l’ensemble se révèle trop bavard et parfois même un peu mélo. On sent bien, certes, un petit budget qui empêche toute scène d'action, mais une ambiance plus poisseuse aurait parfaitement fait l'affaire.


Il reste un portrait d’une faune désespérée de laissés-pour-compte, de marginaux et de détraqués bousillés par ceux qui auraient dû les protéger. L’aspect « vigilante » est, quant à lui, survendu, pour ne pas dire mensonger. Rien de grave mais si vous vous attendez à voir une lycéenne qui se prend pour le père Bronson, vous risquez d’être déçu. Le film évoque davantage Vice Squad (1982) en version plus pop-corn. Dans Angel, la violence est feutrée, l’ambiance pas spécialement glauque et les scènes de sexe absentes (même si le réalisateur place plusieurs plans de nu totalement gratuits). Soit un résultat certainement trop gentillet pour les amateurs de films un peu racoleurs des années 80. Pas déplaisant mais trop sage.


Play-It-Again-Seb
5

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le 18 janv. 2023

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PIAS

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