Fev 2010:

Dernier volet du coffret Angel guts. L'histoire mettant en scène une pauvre Nami en proie à son irrépressible besoin d'affction dévasté par son éternelle et désastreuse désillusion. Les hommes sont toujours des bites ambulantes incapables de réfrêner leurs ardeurs séminales. Les évènements violents ou dramatiques dévoilent qu'avec peine et résignation que derrière le désir brutal sont tapis des êtres sensibles assoiffés d'amour et de tendresse. Ici, Nami, infirmière échappe de peu à des patients qui tentent de la violer. Ensuite, en rentrant chez elle plus tôt de l'hôpital -et pour cause- elle découvre la forfaiture de son petit ami, photographe, qui trombine son modèle. Elle tombera -littéralement- sur un trader qui vient d'être viré pour avoir fait perdre à son compagnie des millions de yen. Déprimé, le type ne fait pas que perdre son boulot mais également le dynamisme de son entrejambe. Impuissant, il se tourne vers cette paumée qu'il vient de culbuter sur la route -je parle d'un accident de voiture- et tente d'abuser d'elle, par deux fois en vain.

Comme souvent dans cette série, les deux êtres perdus trouveront dans leur infortune sociale qui devient idylle des raisons d'imaginer un épanouissement salvateur jusqu'à ce qu'un imprévu contrecarre leurs espoirs de renaissance.

Film noir oblige, la photographie d'Ishii joue très bien sur les éléments formels du genre, tout en faisant des clins d'oeil soutenus au mélodrame romantique : entre les néons multicolores et la pluie argentée qui parent la nuit de leurs sons métalliques, Ishii intègre des plans d'espoirs soulignés par les arbres en fleurs, blanches, pûres. Contraste saisissant de finesse et de subtilité. L'onde purifiante coulant sur les visages satisfaits du nouveau couple amoureux participe de cetet mise en scène quelque fois assez bien pensée.

Par contre les scènes érotiques ne sont pas renversantes. Beaucoup ronronnent, trop statiques ou trop ordinaires, manquent de souffle. La seule qui m'a paru intense est celle qui voit le photographe en plein adultère avec son mannequin, une scène dévergondée jusque dans le plan final, séminal.
Alligator
6
Écrit par

Créée

le 1 avr. 2013

Critique lue 304 fois

1 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 304 fois

1

D'autres avis sur Angel Guts: Red Vertigo

Angel Guts: Red Vertigo
TeryA
5

Les débuts de Takashi Ishii comme réalisateur

On retrouve l’univers classique de Takashi Ishii, la ville, la nuit, les bâtiments désaffectés, le viol, la solitude, toujours aussi triste mais un peu moins noir. Certes, on n’échappe guère à son...

le 21 juin 2021

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime