Quand on regarde la carrière d'Alex Garland, nous pouvons avoir de l'espoir pour l'avenir du cinéma. Auteur de plusieurs romans, notamment The Beach (adapté au cinéma par Danny Boyle en 2000), il a également écrit de nombreux scénarios dont six ont été faits en films (28 Days Later, Sunshine, Never Let Me Go, Dredd, Ex Machina, Annihilation). Il se met finalement à la réalisation en 2015 avec le très bon Ex Machina (bien qu'en fait il a officieusement réalisé une grande partie de Dredd en 2012) ; en 2018 sort son second film : Annihilation.


Tout comme Ex Machina, Annihilation est une très bonne surprise ; l'histoire est intéressante, tout comme les visuels.
Ce film peut faire penser à Stalker (Tarkovski, 1979), Alien (Scott, 1979) et Under The Skin (Glazer, 2013), ce qui ne l’empêche pas d'avoir une personnalité propre.
En ce qui concerne le récit, nous suivons une équipe de scientifiques qui va étudier une zone contaminée par une force extraterrestre mystérieuse ; je m’arrête là car c'est le genre de film où il est préférable de ne pas trop en savoir pour mieux l’apprécier.
Thématiquement, cette œuvre est une représentation symbolique de l’expérience de la maladie (notamment le cancer) et la crise identitaire pouvant en découler (que ce soit en ayant été malade soi-même ou en ayant perdu un proche) ; d'ailleurs, un défaut que nous pouvons reprocher à ce film est son manque de subtilité par rapport à ses thèmes.


Pour terminer, ce film réussit à montrer des personnages féminins forts sans pour autant rentrer dans la caricature moralisatrice bien lourde ou le consumérisme pseudo-féministe superficiel (comme avec le Gostbusters de 2016).
De toute façon, de Falconetti dans La Passion de Jeanne d'Arc en 1928 à Leia (Carrie Fisher) dans les Star Wars (sans oublier les carrières de Judy Garland, Lauren Bacall, Elizabeth Taylor ou Audrey Hepburn, et des films comme Erin Brockovich, Alien, Terminator, Hunger Games, Harry Potter, Lord of the Rings, etc.), les personnages féminins forts ont toujours existé dans le cinéma sans avoir besoin d'une propagande idiote (qui ne résout d'ailleurs aucun problème réel ; de plus, nous n'avons pas de leçons à recevoir d'une industrie qui laissa des individus comme Harvey Weinstein et Roman Polsanski sévir pendant tant d'années).

MartinKirsch
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le 12 mars 2018

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Martin Kirsch

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