J’ai donc vu la Palme d’or 2024, « Anora » de Sean Baker. A la lecture du synopsis, j’ai évidemment pensé à un plagiat éhonté du scénario de l’inoubliable « Pretty Woman » : une jeune prostituée se voit offrir une semaine de rêve auprès d’un homme extrêmement riche. Mais là où la Palme diffère du film des années 90, c’est avant dans le charme et le caractère attachant des personnages, autant que dans la bonhomie générale de son atmosphère.
Dans le film de Sean Baker, déjà, explosion de sexe, là où Julia Roberts ne laissait entrevoir que quelques espaces de peau choisis. La vulgarité a remplacé la suggestion au XXIème siècle. Le gamin russe fils d’oligarque est absolument imbuvable (en plus d’être très laid), on ne croit pas une seconde à son lien avec la strip-teaseuse, tout n’est que cliché et explosions de champagne dans des jets privés, comportements imbéciles et dialogues creux au possible. On bâille à cent sous de l’heure.
Là où on aurait pu attendre une esthétique plus léché que sur la pellicule 90’s, on découvre en fait un film dénué de toute esthétique, ne proposant même pas une bande-originale enthousiasmante (là où la musique occupait une place indélébile dans « Pretty Woman », rendant tant de scènes cultes). L’ennui est palpable, la morale absente, les personnages sont insupportables, tout est convenu et moche : voilà mon avis sur la Palme d’or 2024. Si CA, c’était le meilleur film de la sélection, je n’ose imaginer les autres…