Alors que j’allais entamer l’écriture de la critique d’Ant-Man, les paroles d’une chanson me vinrent en tête :
J'en ai marre de cette nana-là,
Marre de cette nana.
J'étais bien mieux avant,
Câliné par maman,
Tout l' temps, tout l' temps, tout l' temps, tout l' temps.
Pleure pas, pleure pas, pleure pas.
Toutes les nanas n' sont pas comme ça.
J' pleure pas, j' pleure pas, j' pleure pas.
Pourvu qu'elles soient pas toutes comme ça...
Et si certains n’y verraient qu’une tentative honteuse de vous faire découvrir ma passion pour Patrick Bruel et sa sublime discographie, je ne peux que le redire qu’ils n’ont pas totalement raison. En effet, ces paroles pleines de sagesse et d’une intelligence extrême reflète aussi bien mon amour actuelle pour la gente féminine, mais aussi et surtout mon était d’esprit face à la politique de Marvel Studios. L’overdose est proche mes amis. Celle-ci avait commencé à se déclarer après la séance d’Avengers 2.
Je me demandais même si les films de super-héros ne commençaient pas à me saouler, mais ça c’était avant les trailers du Comic-Con de Batman v Superman : l'aube de la justice et Suicide Squad qui ont ravivé la flamme. Mais nous ne sommes pas là pour parler de chose plaisante, mais bien du dernier né de Marvel Studios.
Et je dois dire que ce n’est pas jojo. Ceux qui conspuaient Marvel continueront de le faire et ceux qui les adorent continueront aussi de le faire. Mais personnellement, cela sonne comme la fin d’une ère. Marvel ne pourra pas continuer longtemps à nous ressortir la même sauce lorsqu’ils sortiront un film servant de présentation pour un Super-Héros. Le vent tournera tôt ou tard.
Mais dès le départ, l’affaire Ant-Man sentait le caca et même si un vent d’optimisme soufflait sur la planète cinéma lorsque le projet était géré par le talentueux Edgar Wright, celui-ci s’évapora lors que le jeune réalisateur quitta le projet pour des différents artistiques. La politique de Marvel semblait claire : il fallait suivre le cahier des charges imposé sinon c’était la porte. Mais celle-ci n’est pas nouvelle et surtout Marvel n’est pas le seul à le faire, simplement cela se voit plus. Mais pour autant et personnellement, bien qu’adorant le travail d’Edgar Wright, il n’était pas question d’avoir une idée préconçue du projet. Peut-être que Peyton Reed allait nous surprendre. La bonne blague.
Pour faire simple, j’ai détesté Ant-Man. Je ne pourrais même pas dire si le film est mauvais, juste du déjà vu. C’est pratiquement l’histoire du 1er Iron Man mais avec l’homme fourmi à la place de l’homme de d’acier.
Ce qui saute aux yeux, c’est au vu de la qualité du film, pourquoi Marvel Studio a décidé que celui-ci conclurait leur Phase 2 ? Celui-ci n’apporte absolument rien à l’univers étendu et manque terriblement d’enjeux intéressants. Si le but est de nous présenter un nouveau personnage qui aura un grand rôle dans la Phase 3, c’est très mal amené et surtout on ne le ressent pas. Dans l’état actuel des choses, rajouter ce personnage ne sert absolument à rien.
Dans le film, le costume d’Ant-Man a été porté par 2 personnes : le Dr. Hank Pym (joué par Michael Douglas) puis par Scott Lang (Paul Rudd). On y suit les aventures du second, le premier jouant le rôle de mentor. Sur le papier, on se dit pourquoi pas, mais le problème dans le film, c’est qu’il n’y a que le personnage d’Hank Pym qui a une psychologie « approfondie », avec la relation qu’il entretient avec sa fille, avec Scott, son passé d’ancien Ant-Man, etc... Alors que le personnage de Scott n’est là que pour le plan d’Hank. Son but étant de rendre heureuse sa fille, mais c’est tellement clichée que cela en devient inintéressant. Si le but étant de faire d’Ant-Man, le nouveau Iron-Man, c’est loupé. Paul Rudd n’est pas mauvais juste insipide, comme le reste du casting. Chacun fait le minimum syndical. Il y a trop de personnage secondaires qui ne servent à rien ou qui surchargent le récit (l’ex-femme de Scott et son compagnon, les potes de Scott).
Le concept de l’homme fourmi est lui aussi intéressant et aurait pu donner un film complètement fou et délirant. Mais le problème étant que Peyton Reed le filme au 1er degré et de ce fait, il ne profite pas à fond de son sujet, ne jouant pas assez avec son concept. Ant-Man a notamment comme pouvoir, avec son costume, de s’agrandir ou de rapetisser comme bon lui semble. Peyton Reed ne profite pas assez de cela pour jouer avec l’environnement et l’espace, ou alors à de rares occasions (la scène de la mallette ou lorsque Scott essaye pour la 1ère fois son costume). Ce qui fait que le film ne bénéfice que de quelques bonnes idées visuelles, alors qu’il pourrait y en avoir un festival. On voit juste un mec qui rapetisse ou qui devient normal quand il se bat. Et cela en devient décevant.
On ne peut même pas se consoler avec le scénario qui n’est pas intéressant pour 2 sous et qui résonne comme du déjà vu. Ce n’est pas forcément un problème en soi, cela le devient quand c’est filmer sans âme. C'est là le moment où vous me dites "Mais arrête de faire des procès d'intention à ces films, on leur demande d'être fun et divertissant et ils le sont... Pas la peine de chouiner". Oui sauf que moi, le fun par intermittence et le divertissant proche de zéro, je n’aime pas. Et vous vous dites que je suis mal placé pour dire cela au vu de mes précédents critiques sur les films Marvel. A cela, je ne peux que répondre ceci : "Ce n’est pas faux, mais pas totalement vrai, vu que c’est différent".
Comme je le disais, le film manque d’enjeux intéressants ou tout du moins, le déroulement de ceux-ci n’est pas passionnant ou inutilement alambiqué. Ils ne sont pas désagréables à suivre juste, cela aurait pu tellement être mieux. Peyton Reed n’arrive même pas à donner de l’ampleur à ces scènes d’actions qui sonnent creux et vides. On suit le film comme on suit une recette à la lettre, sans effectuer le moindre écart et sans essayer de proposer quelque chose qui sort de l’ordinaire. Le gâteau ne sera, normalement pas dégeulasse, mais si c’est la 1000ème fois que vous le goutez, il ne sera ni bon ni mauvais, juste là pour vous nourrir.
En conclusion. Ant-Man ne renouvelle pas une formule usée jusqu’à la moelle et dont Marvel continu de tirer dessus jusqu’au point de rupture. La seule chose que ce film arrive à faire c’est de continuer à perdurer un ras le bol concernant les films de super-héros sans âme. Je n’espère qu’une seule chose, que Batman v Superman : l'aube de la justice et Suicide Squad change la donne. Bien qu’attendant avec curiosité Captain America : Civil War, au vu de la même soupe que nous sert Marvel et vu la qualité d’Avengers 2 qui était censé nous faire franchir un cap, j’ai peur, très peu.