Après un Avengers 2 discutable à de nombreux niveaux, très discutables à de très nombreux niveaux en fait, Ant-Man débarque avec un postulat passablement différent : on oublie Team America police du monde et le sauvetage de planète pour se concentrer sur une histoire à hauteur d’homme. Ce côté plus intimiste (toute proportion gardée, il s’agit d’un Marvel tout de même) et la concentration de l’histoire en terme de personnages permet à l’histoire de prendre un peu plus de sens que dans le nawak susnommé.
La thématique de fond n’est pas bien originale puisqu’elle pose la question de la morale dans la recherche scientifique (comme dans Avengers 2), et de la famille (comme dans Avengers 2 et Fast and Furious 7… et la moitié des films américains à vue de nez). On notera dans les points communs avec Avengers 2 et les films Marvel en général, en particulier depuis le premier Joss Whedon, la connivence avec le spectateur, le recul sur le propos, cette manie de couper tout moment d’émotion sentimentale ou épique par une blague plus ou moins bonne.
Là où ça ne fonctionnait pas du tout dans Avengers 2, film qui nécessite suffisamment de premier degré pour que le spectateur puisse se laisser entrainer dans l’histoire insensée qui lui est proposée, ça fonctionne plutôt bien dans Ant-Man. En effet, gardons-nous de tout paralogisme scalaire (merci Lordon, celle-là je la garde elle est magique) : parce que comme déjà indiqué l’histoire de Ant-Man se situe à hauteur d’homme et ne part pas dans une dimension épique galactique, les ruptures de rythme donne une impression beaucoup moins désagréable.
L’implication de gens comme Edgar Wright ou Adam McKay sur le projet sont certainement également une partie de l’explication sur la qualité de l’écriture et des dialogues, de même que la relative fraicheur du projet dans son ensemble, puisque les auto-références ou les apparitions des caciques des franchises Marvel restent rares et contrôlées.
Le résultat est donc plutôt satisfaisant avec un bon équilibre action/comédie et des personnages qui bien que souvent trop archétypaux remplissent leur fonction correctement. Le trio que constituent les héros est à l’avenant, et j’aime décidemment plutôt bien Corey Stoll.