Voilà donc le premier film de Brandon Cronenberg, fils de son père qui est l'un de mes réalisateurs préférés. Antiviral lorgne ostensiblement par son sujet sur le cinéma de papa, en effet, c'est de la SF où le corps est au milieu du sujet (Chromosome 3, Faux semblants, La Mouche...). Ici, il s'agit d'une boîte qui propose de s'inoculer des virus ayant infectés des célébrités... qui un herpès, qui des hémorroïdes ou un furoncle... (déjà l'idée, elle est chelou mais pourquoi pas...).
Le marché cartonne tellement qu'un employé, Syd March (Caleb Landry Jones, hyper pas sexy du tout et froid comme un glaçon), décide de revendre des échantillons à des organisations criminelles, sauf qu'il doit à chaque fois s'injecter le virus pour pouvoir déjouer les contrôles de la clinique où il bosse... jusqu'au jour où celui-ci est mortel.
Si on s'arrête sur son aspect purement technique, il n'y a pas grand chose à dire sur Antiviral. C'est très beau.
Il y a un travail pictural assez impressionnant, des blancs très blancs, du sang très rouges, des intérieurs complètement aseptisés, c'est froid, clinique... bref, le jeune réalisateur a sur créer une ambiance dérangeante et ça fonctionne bien, même si parfois on frôle un peu l'égocentrisme avec des scènes qui semblent avoir été faites juste pour montrer de quoi était capable le rejeton (cf la scène du "reve"). Le travaille sur le son est également très réussi ainsi le mix image-son donne à l'ensemble un côté arty pas dégueu et plutôt très beau.
Le problème, c'est qu'on n'est pas venu au musée mais bien au cinéma... et bien qu'il soit chiadé, bien que l'idée du film soit intéressante... le film peine à passionner sur la durée et plus il avance, plus on a l'impression qu'il s'agit d'une succession de scènes qui n'ont pas forcément de lien entre elles... du coup, le spectateur perd le fil de l'histoire et fini par s'ennuyer... Je pense donc qu'Antiviral aurait fait un très bon moyen-métrage, qu'il aurait gagné en rythme et surtout qu'il aurait eu besoin d'un scénario bien mieux écrit.
Antiviral est donc un très beau film raté.
Heavenly
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné 2013

Créée

le 14 févr. 2013

Critique lue 279 fois

Heavenly

Écrit par

Critique lue 279 fois

D'autres avis sur Antiviral

Antiviral
PatrickBraganti
4

La guerre des boutons de fièvre

Bon (ou mauvais, peut-être) sang ne saurait mentir. Autrement dit, on attendait, l’œil aux aguets et la langue déjà vipérine, le premier long-métrage de Brandon Cronenberg, le fils de David, le...

le 13 févr. 2013

25 j'aime

2

Antiviral
Sergent_Pepper
5

Inoculé de sa race

Ce n’est pas parce qu’on est le fils de Cronenberg qu’on doit se sentir investi d’une mission patrimoniale, consistant à reprendre les thématiques chères à papa (et quelques peu délaissées depuis,...

le 2 juin 2017

17 j'aime

3

Antiviral
Gand-Alf
6

Virus de stars.

A l'heure où papa Cronenberg semble s'enfoncer dans un cinéma non plus organique mais de plus en plus intellectuel, voilà que nous arrive le fiston, Brandon, qui, pour son premier long-métrage, nous...

le 17 mars 2014

12 j'aime

Du même critique

Alps
Heavenly
7

Critique de Alps par Heavenly

Alps est sans doute le film le plus étrange et le plus terne vu depuis longtemps. Alps est un film d'ambiance qui navigue entre poésie macabre et absurdité des situations. Pas exempt de défauts, il...

le 16 avr. 2013

12 j'aime

3

Les Salauds
Heavenly
2

Critique de Les Salauds par Heavenly

Bien qu'il dispose d'un couple d'acteurs que j'apprécie particulièrement, Vincent Lindon et Chiara Mastroianni, ce long-métrage de Claire Denis ne m'a pas emballé du tout... Les salauds est un film...

le 10 août 2013

9 j'aime

L'Étrange couleur des larmes de ton corps
Heavenly
9

Critique de L'Étrange couleur des larmes de ton corps par Heavenly

Après en avoir découvert l'affiche sublimissime et son titre mystérieux, ce 2e long-métrage du duo Cattet/Forzani (Amer) m'a complètement envoûté. Hyper référencé (trop diront les puristes), ce film...

le 4 nov. 2013

7 j'aime