Réalisé en 1975, Apocalypse 2024 (A Boy and His Dog) est le seul film réalisé par L.Q. Jones, acteur emblématique des films de Sam Peckinpah. On y suit un jeune homme accompagné de son chien qui tentent de survivre dans un monde post-apocalyptique. Un film très original qui préfigure Mad Max tout en reprenant des thématiques de la SF des années 70. Seul reproche, une misogynie trop appuyée chez les personnages principaux.


Candide libidineux au pays de Mad Max
Prenez le personnage de Voltaire, faites-en un obsédé sexuel et transférez-le dans un décor à la Mad Max : vous obtenez cette curiosité qu’est Apocalypse 2024. Vic, le personnage principal, est un jeune homme guidé par deux obsessions : trouver de la nourriture pour survivre et des « femelles » pour assouvir ses pulsions. Blood, le chien télépathe, philosophe et misogyne qui l’accompagne passe son temps à commenter les mauvais choix de son maitre, non sans lui réclamer sa part de nourriture, le clebs ayant perdu l’odorat. En quelque sorte un Pangloss canin mal embouché. Après avoir sauvé une jeune femme des griffes des Hurleurs, Vic découvre une cité souterraine a priori plus civilisée…


La SF des années 70 + des idées nouvelles
Bien que maladroit dans sa réalisation, A Boy and His Dog surprend par ses audaces visuelles et scénaristiques. On retrouve notamment des thèmes classiques de la SF des années 70 comme la déchéance de l’humanité ou l’emprise des machines. Mais Harlan Ellison et L.Q. Jones s’évertuent surtout à créer un univers original. De fait, le film culte de George Miller ne paraitra que quatre ans plus tard. Tantôt réaliste lorsqu’il s’agit de décrire les violences de la surface – on est alors en plein Mad Max – tantôt ubuesque dans une cité souterraine qui n’est pas sans rappeler le village dystopique de la série Le Prisonnier, Apocalypse 2024 n’a de cesse de surprendre.


Un humour machiste…d’un autre temps
Si les deux auteurs se sont accordés sur l’essentiel de l’histoire, il y eut malgré tout un point de désaccord. Harlan Ellison qui contribua à l’écriture du scénario – adapté de sa nouvelle – n’assista pas à la réalisation. Ce n’est qu’une fois le film bouclé et monté qu’il découvrit la teneur profondément machiste apportée par L.Q. Jones via les personnages de Vic et de Blood. Si le scénariste réussit à faire supprimer quelques répliques d’une grande vulgarité, il ne put convaincre L.Q. Jones de renoncer à certaines scènes, notamment l’ultime dont vous apprécierez, ou non, la portée humoristique.
Pour le moins une curiosité.


7/10


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Theloma
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le 12 nov. 2021

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