C’est la seconde fois que je vois ce film, et comme au premier visionnage, je me suis ennuyé ferme. Enfin pas ennuyé au sens strict du terme, car le film est bien réalisé. Bon il est vrai qu’il n’y a pas n’importe qui derrière la caméra : Steven Spielberg, Oui « Le Boss », comme j'aime le nommer. Celui-là même qui a signé des monuments tels que "E.T. l’extra-terrestre", "Rencontre du 3ème type", ou encore "Jurassic Park", pour ne citer que ceux-là. Un spécialiste incontournable du cinéma d’aventures à grand spectacle.
Mais Spielberg sait aussi changer de genre. Il l’a déjà prouvé en signant des œuvres on va dire plus sages, tels que "La couleur pourpre", "Duel" ou "Amistad". Avec "Arrête-moi si tu peux", il s’essaie à la comédie policière. Et comme pour signifier qu’il ne maîtrise pas le genre, de nombreuses (et j’insiste sur le mot « nombreuses ») stars sont venues composer un casting prestigieux, ce qui est assez inhabituel chez Spielberg. Pensez donc : Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Martin Sheen… Tandis que d’autres voient leur carrière décoller comme Amy Adams ou Jennifer Garner grâce à ce film. Pour compléter le tableau, des noms de, si j'ose dire, "seconde zone" sont là également (Nathalie Baye qui apporte le charme made in France, et James Brolin).
Cependant tout l’intérêt du film repose sur l’opposition des personnages incarnés par Leonardo DiCaprio et Tom Hanks. L’un est un escroc notoire au nombre incalculable de vies, l’autre est un agent du FBI qui n’a de cesse de courir après l’insaisissable. Seulement aucun des deux ne lâche l’affaire, aussi la poursuite prend une tournure épique par son côté marathonien et par le respect mutuel que les deux hommes finissent par se témoigner.
Si les deux acteurs remplissent parfaitement le contrat, ce qui en soi est assez remarquable au vu de la complexité des faits réels sur laquelle l’histoire, somme toute singulière, repose, il n'en demeure pas moins que la psychologie des personnages est particulièrement bien décrite, surtout en ce qui concerne le jeune Franck Abagnale. Oui "Arrête-moi si tu peux" se base sur l’itinéraire hors norme de Frank Abagnale Jr, un escroc bien réel aujourd'hui repenti, ce même bonhomme qui a servi de conseiller au cours du tournage.
Techniquement, je n’ai rien à reprocher à ce film. Ni du côté du cinéaste que j’admire, ni auprès des acteurs que j’admire tout autant. Le récit ne faiblit jamais malgré la longue durée, et la reconstitution de la fin des années 60 début 70 est impeccable. En ce qui concerne l’immersion dans l’ambiance surannée de cette époque révolue, John Williams a apporté sa pierre à l’édifice en signant une partition qui a vite fait de nous renvoyer à l’époque où se sont déroulés les faits. Même le graphisme du générique de début y participe !
Seulement voilà, j’ai un gros souci avec ce film : je ne suis jamais parvenu à entrer dans ce film. Et le constat est le même au second visionnage qu’au premier, remontant pourtant à plusieurs années. A aucun moment j’ai été emporté par la moindre émotion. Rien. Nada. Tchi. Que dalle. Pas le moindre soupçon d’empathie. Si je savais d’où venait le problème, je pourrais en parler. Mais là non. Peut-être que ça vient du classicisme avec lequel a été traité le sujet. Cependant, je continue à penser que ce récit classique est le bienvenu dans la narration de ce jeu du chat et de la souris. Alors je n’en sais rien. Le fait est que je suis resté simple spectateur bien qu'au final, je reconnais le jeu fabuleux de Leonardo DiCaprio, celui tout en retenue de Tom Hanks formidable en flic tiraillé entre son devoir et l’attachement qu’il a envers un adversaire plus coriace que prévu, celui de Christopher Walken qui maîtrise à la perfection l’identité d’un père dépassé par sa ruine mais qui tente malgré de sauver les apparences, et celui de Nathalie Baye qui amène de la douceur rien que par son sourire qui illumine chacune des scènes où elle apparait. Mais bon sang ! Pourquoi diable je n’arrive pas à accrocher à ce film ??? Heeeeeeelp !!! Lecteur, aide-moi si tu peux !!

Stephenballade
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le 23 juin 2021

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Stephenballade

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