Les voisins de la colère
On avait promis monts et merveilles au masqué avec As Bestas, tellement le dernier film de Rodrigo Sorogoyen était présenté comme formidable par la critique pro, dans une unanimité qui, en certaines...
il y a 1 an
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Thriller rural haletant et tétanisant, As Bestas se révèle être aussi un drame familial d’une surprenante profondeur. Rodrigo Sorogoyen construit son film autour de l’animosité que peuvent susciter de nouveaux arrivants dans un environnement refermé sur lui-même. Ici un couple de néo-agriculteurs français récemment installé en Galice. Les conflits vont se cristalliser autour d’un désaccord entre les anciens du village et le couple sur l’installation d’éoliennes (et de l’argent qui va avec). Les relations avec la famille voisine, deux frères célibataires rustres et brutaux vivants avec leur mère, vont s’envenimer jusqu’à rendre la situation invivable.
La manière dont le réalisateur espagnol gère la montée en tension pour atteindre un climax étouffant, quasi irrespirable est épatant. A travers sa mise en scène sharp, sèche, d’une précision d’orfèvre mais jamais ostentatoire, il installe progressivement une atmosphère pesante et menaçante. Grâce à sa gestion parfaite des ellipses, il maitrise le temps qui passe, le fait ressentir à son spectateur sans qu’il le subisse. Aidé par la finesse et l’authenticité des dialogues et de regards qui en disent parfois encore plus long, il capture avec une précision terrifiante le harcèlement dont sont victimes Antoine et Olga, le climat malsain qui s’empare de ce petit village et transforme un cadre de vie en apparence apaisant en cauchemard. Les performances des acteurs, que ce soit Marina Foïs (dans un de ses meilleurs rôles) Denis Ménochet ou les Espagnols Luis Zahera et Diego Anido, n’y sont pas évidemment pas étrangères. Ils dégagent tous une véracité qui vous prend aux tripes et se matérialise notamment en deux plans-séquence monstrueux, l’un autour d’une bouteille d’eau de vie et l’autre dans une cuisine. Des moments forts, de pur cinéma.
As Bestas prend alors parfois des airs de Deliverance, parcouru par le sentiment que n’importe quoi peut arriver n’importe quand. Eprouvant, anxiogène, il éreinte, fascine et passionne jusqu’à son dénouement. Une acuité féroce et une maîtrise totale.
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Le 1 août 2022
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On avait promis monts et merveilles au masqué avec As Bestas, tellement le dernier film de Rodrigo Sorogoyen était présenté comme formidable par la critique pro, dans une unanimité qui, en certaines...
il y a 1 an
91 j'aime
L’ouverture très graphique d’As Bestas rappelle, pour le spectateur qui aurait déjà croisé Sorogoyen, qu’il ambitionne d’être un cinéaste de l’intensité : le corps à corps des hommes de la montagne...
il y a 1 an
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Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
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il y a plus d’un an
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