En passer par le split screen pour illustrer l'écriture fragmentaire de William Faulkner, ça aurait pu être une bonne idée, si tant qu'elle ne soit pas utilisée jusqu'à épuisement (du spectateur). Irritante avec son côté trop arty, l'adaptation du touche-à-tout James Franco n'est toutefois pas un échec complet, notamment parce que le garçon, qui est passé par des études en littérature qu'il devrait poursuivre prochainement, a bien saisi, à défaut de la restituer complètement, l'ambiance si particulière des romans de l'auteur de Tandis que j'agonise. Le casting est à la hauteur, avec ces accents trainants du Sud, à l'exception du réalisateur lui-même, trop lisse et sans doute trop beau pour composer un personnage de Faulkner. La dernière demi-heure, plus inspirée en réussissant davantage la mise en scène des monologues intérieurs des membres de la famille Bundren, sauve l'ensemble du marasme. L'ambition d'adapter Faulkner relève soit de l'inconscience soit de la prétention, peut-être le beau gosse à la mode, dont les projets ne manquent pas d'envergure, a-t-il simplement voulu rendre hommage au prix Nobel de littérature 1949. Qu'on lira en priorité absolue, en se dispensant de cette honnête mais quelconque adaptation.