Ode à la vie
Il y a des films que l’on sent, Il y a des films que l’on vit et qui nous font vivre un moment inoubliable. Il y a des films où l’on perd toute conscience, Il y a des films qui nous font...
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le 14 avr. 2014
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Documentaire de Jonas Mekas (2000)
“Read these images”
Ce sont parfois, souvent même, bien peu de choses qui nous poussent à regarder un film. Une affiche, un titre, une moyenne SensCritique (il faut bassement l’avouer). As I a was Moving Ahead occasionally i saw brief glimpses of beauty m’est venu d’un mélange de tout cela.
J’avais une brève idée de ce que j’allais voir. 5 heures c’est surtout cela que je retenais.
Pour m’éviter de trop « subir » les images, et afin de mieux épouser la construction même du film, je décide de le regarder de façon fragmentée. Comme ça, un peu de temps en temps, quand le cœur m’en dit.
Au début, je l’avoue j’ai été assez désorienté. Le caméscope familial archive des petits riens et nous, spectateurs, nous attendons.
Pas facile d’appréhender une telle œuvre, pas facile de la juger.
J’en étais déjà à lui reprocher ses notes et critiques dithyrambique, pestant peu à peu contre les « dérives de l’underground » blablabla.
Et puis, je ne sais pas trop pourquoi, j’en étais au chapitre 4 j’ai été happé par les images : Mekas et sa femme sous les goûtes dans un creux rocheux, Oona mangeant des framboises, les New-Yorkais sous la neige, un jardin…
Je crois que c’était ça, ces « glimpses of beauty ».
Finalement, après plus d’une heure de film, je commence à comprendre l’importance de ce que je suis en train de voir.
Mekas le précise, « Nothing happens in this movie ». Comme il a raison.
Au fil des minutes, je réalise que je suis en fait en train de regarder la vie d’un homme. Une trentaine d’année de prises de vue, agencées dans le désordre, montées de façon nébuleuse, où, justement rien ne se passe.
Ce documentaire touche à l’insignifiance même, au quotidien, au rien, et c’est pour cela qu’il est aussi précieux.
“I do not make films. I just film. […] What an ecstasy just to film”
Quand on y pense c’est plutôt bouleversant de se dire qu’après seulement 5 heures d’images animées, on a l’impression d’avoir vue une vie entière.
On imagine Mekas, seul dans la petite pièce où il entrepose des centaines d’heures de vie quotidienne, montant méthodiquement, cherchant des sons, commentant avec son accent balte, son ouvrage de fourmis.
As I Was Moving Ahead, Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty obéit ainsi à un désir d’archiver, de conserver une trace de ces petits riens qui ont fait la vie de Mekas. Mais il ne s’agit pas toutefois réellement de la « vie » du cinéaste, plutôt de fragments, d’une construction artificielle, laissant à de rares instants, apparaître ces lueurs de vie.
“I am maybe just filming my memories”
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Créée
le 17 juin 2017
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