Un joli film tout calme, très très loin de la violence flamboyante si présente dans les films coréens les plus connus et mis en avant. Pas de gangster ou de mafia, pas de vengeance sadique.
D'un côté, U-in un jeune Coréen solitaire un peu timide, un peu maladroit, un peu bizarre qui travaille pour la ville et fait une fixette sur une jeune femme qui l'ignore. De l'autre, Aya une jeune Japonaise vivant en famille à Tokyo qui rêve de réussir à se suicider en retenant sa respiration. Ils sont mal dans leur peau, maladroits et n'ont pas un grand appétit pour la vie.
Le film alterne les vignettes de vie quotidienne des deux "héros" entre Séoul et Tokyo et on se doute bien que, même s'ils ne se connaissent et sont très éloignés physiquement, leurs vies vont finir par se croiser à un moment ou à un autre.
Le film est très lent, très mélancolique, suivant le quotidien morne et sans espoir de ces deux êtres en mal d'affection ou d'amour. Ça pourrait être pénible, mais ça ne l'est pas du tout. D'abord, parce que l'humour est loin d'être absent; la maladresse et le comportement toujours "à côté de la plaque" de U-in provoque pas mal de moments gênants et très drôles avec ses collègues ou les gens qu'il rencontre. Ensuite, parce que les deux personnages, même s'ils gardent une part de mystère, sont immédiatement attachants grâce au jeu très juste et sensible des jeunes interprètes. On a trop envie qu'ils s'en sortent et aient envie de sourire enfin.
J'ai découvert une nouvelle facette de Lee Jung-jae qui m'a épatée dans ce rôle à des années-lumière de ses rôles habituels de beau mec arrogant et charismatique. Il traverse le film avec la grâce d'un somnambule, le regard éteint et le corps un peu voûté. Une étonnante performance, presque muette et toute en sobriété.