Le tentaculaire univers transmédiatique d’Assassin’s Creed prend une dimension nouvelle avec cette adaptation ciné attendue de longue date. Quand la série de jeux vidéo annuels s’épuise avec un scénario toujours plus alambiqué et éloigné de son background historique qui a pourtant fait au départ sa renommée, un film semble arriver au bon moment. Pourtant, on sait très bien que les adaptations de jeux naviguent entre le foutage de gueule stéréotypé et le produit dérivé qui ne parlera qu’aux amateurs.
Que l’on se rassure, ce Assassin’s Creed tente d’entrer dans aucune des deux catégories puisqu’il peut même être considéré avant tout comme un film. Il y a bien un effort pour donner une cohésion à l’ensemble, qu’il soit esthétique ou narratif tout en multipliant les références au média d’origine sans utiliser le forceps. Néanmoins, au moment de se demander où le film brille, on se rend compte de la coquille vide à laquelle on assiste. L’aspect historique n’est qu’un terrain de jeu pour les scènes d’actions qui ne sont là que pour servir l’intrigue principale se déroulant de nos jours. Cette dernière ne sort jamais des sentiers battus. Quand la tentative de rendre la fameuse Pomme d’Eden propice à des réflexions sur le libre-arbitre de l’être humain, cette boule de pétanque Obut reste en fait un élément d’intertextualité avec le jeu comme le sont les capuches, les plans aériens, etc… sans que cela n’apporte véritablement quelque chose.