Requiem for a team.
Ecoutez plutôt : C’est un petit rythme sec, 6 coups narquois, méchants comme les 70’s en train de mourir. Un assénement teigneux, qui ponctue le ballet des voitures et le silence des gangsters...
le 1 oct. 2015
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Dans un quartier mal famé de Los Angeles, des membres de gang sont abattus dans une allée par la police. D’autres membres décident de se venger en s’en prenant aux habitants de la ville, et se retrouvent plus tard à prendre d’assaut un poste de police.
Il s’avère que c’est un poste en cours de relocalisation, donc quasiment vide. En attendant que les lieux soient complètement désertés, un policier doit garder le bâtiment durant une nuit, pour ce qui est sa première mission dans les forces de l’ordre.
Il faut que ce soit également ce jour-là qu’un car transportant des prisonniers vienne faire escale au poste, à cause d’un détenu malade.
Tous ces concours de circonstance sont abusifs, mais nécessaires, puisqu’ils rendent la situation d’autant plus intéressante : tous ces gens vont être prisonniers dans le commissariat lorsque l’assaut est lancé, et le seul policier restant va devoir réclamer l’aide des prisonniers.
Parmi les autres personnages, il a celui habituel de la femme hystérique, mais on a tout de même une femme forte, d’un sang-froid exemplaire. Pour un film de 76, ça vaut la peine d’être souligné, tout comme le fait que le personnage principal soit un homme de couleur.
Les dialogues, quelques situations, divers détails dans l’écriture de Carpenter rendent les personnages vivants, et même attachants alors qu’on passe la plupart du temps auprès d’eux à les voir tenter simplement de survivre. Et les acteurs, bien que tous relativement inconnus, m’ont paru bien charismatiques pour certains (et c’est rare que je me fasse ce genre de remarque).
C’est peut-être parce qu’on avait vu la séquence de début du film en cours de ciné, mais j’ai l’impression d’avoir prêté particulièrement attention à la mise en scène. Ou alors c’est simplement que les procédés utilisés par Carpenter apparaissent avec clarté (sans être insistants pour autant) ; je me souviens que c’était la même chose pour la séquence d’intro de Christine, lourde de sens.
La façon dont Carpenter filme provoque un ressenti précis. Au début d’Assaut, on sait que les membres de gang vont attaquer, et à voir ce flic conduire au boulot, on se dit qu’il va forcément se passer quelque chose, surtout au vu du choix de cadrage. On ne voit pas ça souvent, en général quand quelqu’un conduit dans un film, il est filmé de face ou de 3/4, or ici la caméra est pointée vers lui, face à la vitre conducteur. Tandis que le flic discute tranquillement sur sa CB, on s’attend à ce qu’un des autres conducteurs, qui regardent vers lui, attaque.
…Ou alors c’est juste une question pratique, Carpenter ne pouvait filmer qu’assis sur le siège passager ?
En tout cas, il sait exploiter la tension présente depuis l’annonce de représailles de la part des criminels, alors même que l’assaut en lui-même ne doit intervenir qu’au bout de 40mn.
Le montage fait preuve d’un joli sens du rythme, et la musique de Carpenter, comme toujours, est simple mais efficace.
Assaut a beau être le 17ème film de ce cinéaste que je vois, je me rends à nouveau compte comme Carpenter est doué. Il a écrit, réalisé, monté, et composé pour Assaut, qui compense en personnalité ce qui lui fait défaut en terme de budget. Je viens de lire que celui-ci ne s’élève qu’à 150 000$, et j’ai vraiment du mal à le croire.
PS : Le seul truc qui m’a dérangé, c’est ce détail absurde, le prisonnier qui dit avoir tiré à vide sans s’en rendre compte. Et le recul alors ? Il a pas senti qu’il n’y avait aucun recul de l’arme ?!
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Créée
le 11 oct. 2015
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