nov 2010:

Comédie fantastique (le genre) italienne qui lorgne maladroitement ou de manière trop éloignée du côté du "Heaven can wait" de Lubitsch. D'ailleurs un personnage y fait allusion, promis à la damnation, il dit "l'enfer peut attendre".

Effectivement, "Asso", un as du poker retiré des jeux après son mariage avec la bellissime Edwige Fenech, fait une ultime partie contre son adversaire favori, le "Marseillais" et finit criblé de balles dans le fleuve. Décédé, il reste encore visible aux yeux de son épouse. Il se charge alors de lui trouver un successeur et une dot confortable.

Le sujet n'est pas mauvais, a de quoi provoquer de l'intérêt. Ce n'est pas mal filmé non plus. Costumes et décors marquent un certain niveau de moyens. En tout cas, on n'est pas dans une petite comédie nanaroïde qui miserait sur la plastique de sa comédienne. Pas de scène dénudée pour miss Fenech.

Non, on parie plutôt sur le scénario sans doute sur les dialogues et sur le jeu des comédiens. Si les intentions sont très bonnes, il se trouve que j'apprécie que très modérément Adriano Celentano, espèce de Buster Keaton massif, solide gaillard à la mâchoire imposante, le regard méchant, le type même du poseur auto-satisfait..

Renato Salvatori a beaucoup vieilli depuis Rocco et ne joue plus très bien. La comédie ne lui sied pas, du tout. On le voit très mal à l'aise dans le registre de la fanfaronnade.

La participation de Sylva Koscina est encore plus problématique, plus courte et tout à fait ridicule.

Edwige Fenech, toujours immensément belle est un peu faible également je trouve. Je suppose que les deux compères Franco Castellano et Giuseppe Moccia, à la réalisation, ne dirigent pas les acteurs vers les contrées de la retenue et de la justesse mais plus vers celles de la farce et du burlesque. Alors j'avoue que je préfère cette comédienne dans les rôles plus graves où son visage blanc et ses yeux de biche accentuent les tensions dramatiques.

L'histoire n'est pas désagréable à suivre. Je ne me suis pas vraiment ennuyé. C'est juste qu'à la fin je me demande pourquoi on a fait ce film, ou plutôt pour qui. Il y a manifestement quelque chose qui m'a complètement échappé. Mon petit doigt me dit que les dialogues sont peut-être plus savoureux quand on connait la langue italienne. Et puis surtout j'ai comme l'impression qu'il faut au préalable connaitre et apprécier Celentano ou l'humour de Castellano et Moccia. Je découvre tout ce petit monde. Le comique de familiarité n'a pas pu fonctionner pour moi.

Ou alors c'est une merdouille.
Alligator
4
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2013

Critique lue 546 fois

Alligator

Écrit par

Critique lue 546 fois

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime