"OH I FEEL GOOD !"

50,3 millions d'euros de budget, 2 000 figurants, 1 500 perruques, des dizaines de clins d’œil – Pulp Fiction et la pyramide, Forrest Gump et le "Cours Amstérixme ! Cours !" – ... tout ça pour un film des plus incroyables. Cette fois-ci, Claude Berri n'a pas perdu son argent à produire un raté de plus ! Alain Chabat s'inspire de la bande-dessinée éponyme et la retranscrit sur grand écran avec finesse, humour et excellence.

Bien sûr, une brève présentation des différents personnages phares (à On) s'impose avant de résumer le film...

Tout le monde connaît Astérix, interprété une seconde et dernière fois par Christian Clavier, toujours aussi formidable dans le rôle de l'irréductible Gaulois. Tout le monde connaît Obélix, son ami, interprété par Gérard Depardieu, qui est bien le seul à pouvoir le jouer. Tout le monde connaît Cléopâtre, ici jouée par Monica Bellucci, qui rend la pharaonne bien plus que séduisante tant par ses nombreuses qualités d'actrices que par son physique. Et enfin, tout le monde connaît César, l'empereur romain, interprété par le miraculeux Alain Chabat, qui parvient à manier avec équilibre et délicatesse le devant et le derrière de la caméra.

Donc... Jules César lance un pari à Cléopâtre qui, ne voulant pas perdre la face devant cet homme macho, accepte sans hésitation. Le pari : construire un palais des plus somptueux en trois mois. Même le chat de la reine égyptienne n'en revient pas… Peu de temps après – c'est vrai que c'était pressant –, Numérobis (Jamel Debbouze), l'architecte le plus incompétent que la Terre ait connu, est convoqué par Sa Majesté qui lui donne ordre, sans négociations possibles, d'orchestrer le chantier. Mis au courant du temps imparti et de la sentence qui serait prononcée s'il échouait – la mort –, le « désarchitecte » prend peur. Sans compter qu'Amonbofis (Gérard Darmon), l'architecte privé de la reine, déteste qu'on lui vole la vedette et va donc tout faire pour empêcher que l’on mène à bien les travaux. Numérobis, désemparé, décide de faire appel à un mage gaulois, Panoramix (Claude Rich), ainsi qu’à Astérix et Obélix pour lui venir en aide...

Le premier opus de la série nous avait laissé perplexes. C'était une histoire originale où des personnages de différents albums avaient été intégrés et mis en relation. Ici, l'album est respecté à la lettre. On y ajoute même des personnages secondaires inutiles à l'intrigue mais qui enrichissent des scènes par leur présence et par leurs dires. On pense bien évidemment à Otis (Edouard Baer) dont la tirade sur le métier de scribe est, depuis, devenue mythique.

Mais le scénario bien ficelé et d'un comique hors du commun n'est pas la seule raison pour laquelle ce film mérite toutes les attentions. En effet, le casting de rêve est aussi servi avec des décors incroyables dont l'immensité fait presque peur, des chorégraphies dignes des meilleures comédies musicales de Broadway, des effets spéciaux à couper le souffle, des plans de paysages magnifiques qui sont un pur délice visuel, et une lumière, un étalonnage et un montage tout simplement parfaits.

Un petit regret tout de même, qui est justifié par les différents emplois du temps : Dominique Farrugia manque à l'appel, contrairement à sa camarade des Nuls, Chantal Lauby, qui interprète une espionne romaine...

Alain Chabat s'est entouré des meilleurs pour ce second opus bien meilleur que les autres. Une phrase reste en tête lors du générique de fin, et elle n’est pas des moindres puisqu’elle résume à elle seule et le film dans sa globalité, et l’état d’esprit d’un spectateur comblé : « Oh ! I feel good ! »