Chaque Wes Anderson est un événement sur la Croisette, un bain de stars dont on ne se lassera jamais, avec pour nous une grande nouveauté cette année : on a eu un ticket pour le film (miracle Noël), on déroge donc à notre habituelle attente de 4h en plein soleil (quel dommage). C'est donc en forme olympique qu'on a fait bronzette sous un autre soleil : celui d'Asteroid City, un village artificiel construit autour d'une mystérieuse météorite, seule attraction du coin. Un peu comme Asteroid City, d'ailleurs. A part sa rapide (mais non moins hilarante) scène de "fête de la météorite" qui dérape, on n'a pas grand chose à grignoter, les environs sont déserts. La romance du photographe et de la belle jeune femme est inutile (on n'a que bavardage entre fenêtres interposées, des scènes assez ennuyeuses), les interludes en noir et blanc avec le narrateur (Bryan Cranston, qu'on trouve à l'aise) qui se confrontent avec incohérence à celles de l'auteur qui créé son œuvre sur ses sautes d'humeur, les personnages de Steve Carell, Willem Dafoe, Tilda Swinton qui font un peu papier-peint sans nourrir l'intrigue, et bien d'autres noms dont on a carrément oublié à quel moment ils interviennent... C'est un vrai problème, pour un Wes Anderson qui tire normalement sa qualité de ses vedettes indispensables au récit, aussi fugace soit leur rôle... En revanche, Tom Hanks en papy qui vient à la rescousse de ses petites-filles "sorcières en herbe" nous a fait fondre. Grâce à la bonne dose d'humour (très bébête, on avoue qu'on a bien rigolé, surtout face au narrateur qui se trompe et rentre dans l'histoire qu'il raconte...), on reste au-dessus d'un French Dispatch, et on garde en tête la qualité esthétique qui est à mille kilomètres au-dessus de la moyenne des films. Ajoutez à cela une bande musicale très sympa (on ne parle pas de l'imperceptible composition d'Alexandre Desplat, un crève-cœur pour qui adore sa musique), dont le morceau "Last Train to San Fernando" de l'ouverture est rentré dans notre tête, a tout cassé, et ne cesse de tourner en boucle depuis, comme une roue de train lancé dans une ligne droite... Laaast traaain, to Saaan Fernandoooo...

Aude_L
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Festival de Cannes 2023

Créée

le 3 juin 2023

Critique lue 206 fois

3 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 206 fois

3

D'autres avis sur Asteroid City

Asteroid City
Moizi
8

Le temps suspendu

Je me range dans le camp des gens ayant aimé cet Asteroid City, si j'ai longtemps eu du mal à apprécier son cinéma, j'ai fini par vraiment tomber amoureux du style de Wes Anderson. Visuellement on...

le 14 juil. 2023

84 j'aime

1

Asteroid City
lhomme-grenouille
4

Qui a dit : « au dixième, j'arrête » ? (Spoiler : pas Wes Anderson.)

Et de onze pour Wes Anderson. Moins de deux ans après son French Dispatch, le revoilà déjà sur les grands écrans, et avec lui cet étrange sentiment qui commence à gagner de plus en plus de ses...

le 23 juin 2023

72 j'aime

17

Asteroid City
Plume231
4

Le Théâtre du désert !

Je ne le dirai jamais assez, au-delà de son style visuel reconnaissable entre dix milliards, Wes Anderson a une maîtrise technique qui suscite à chaque fois mon admiration. Et ce qui la suscite...

le 20 juin 2023

66 j'aime

19

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

36 j'aime