Comme je le disais dans ma critique de Rush, j'apprécie beaucoup le réalisateur Ron Howard, vieil artisan du cinéma hollywoodien, simple et sans prétentions, capable du meilleur comme du pire mais pétri de bonnes intentions. Après les deux claques que furent Frost Nixon et Rush, voilà que notre rouquin favori s'attelle à mettre en image l'histoire vraie de l'équipage de l'Essex, celle-là même qui inspirera Melville et son fameux roman Moby Dick. Personnellement, et ayant déjà eu connaissance de cette histoire, un tel sujet n'est rien d'autre qu'un rêve de cinéphile sur grand écran, un de mes fantasmes sur pellicule. Un retour à ce cinéma d'aventure avec un grand A, tel qu'on en faisait lors de l'âge d'or hollywoodien, très friand de ces épopées en pleine mer, des Révoltés du Bounty à Capitaine sans peur en passant par Le Monde lui appartient, mais désormais oublié. En effet, depuis le formidable Master and Commander en 2003, on n'avait pas eu de films d'une telle envergure.
Alors qu'en est-il de cet Au Cœur de l’Océan ? La réponse est simple, Ron Howard confirme tout le bien que je pense de lui. Reproduction magnifique, sens du détail, atmosphère réellement épique, plans larges superbes et scènes d'action aux effets spéciaux spectaculaires, casting au poil, ce film répond à la plupart de mes attentes.
Je dis bien "la plupart" car malgré tout le bien que je pense du film, je ne peux nier une pointe de déception, certainement due à mes attentes démesurées. En effet, Ron Howard a beau être talentueux, il lui manque incontestablement cette folie qui le ferait passer dans la cour des grands. Trop gentil ou trop idéaliste, il n'arrive pas à rendre réellement angoissante la partie survival de son film, se reposant trop sur le simple constat de leur situation. La dernière partie se suit donc sans déplaisir mais j'aurais préféré un final plus viscéral.
Mais outre ce pinaillage, ce genre de film est trop rare et trop précieux pour lui tirer dessus. Et je recommande donc vivement ce film d'aventure qui nous change de la routine hollywoodienne.