Ever since we dispensed with God we've got nothing but ourselves to explain this meaningless horror

of life
L'image qui me reste le plus de cette expédition, pour l'instant, c'est ce corps de femme nue dans une position de Sphinx qui remplace un iguane. Son mari l'observe, allongé, et il s'endort ; du vent souffle, du sable les recouvre tous les deux puis ils deviennent structures de sable entièrement et le vent souffle toujours et les corps qui n'en sont plus se délitent avec le temps qui passe.
Ma mémoire aussi est plus vieille que ce film : pour moi, William Hurt est déjà un autre personnage, emprunt d'un passé, celui de Nick dans The Big Chill, un drogué triste qui erre depuis son retour castré du Vietnam. C'est un peu le même. Là, il y a une histoire de deuil du père ou de Dieu, et la recherche de la vérité ultime vient combler le trou.
Les séquences d'hallucinations sont splendides, je ne voulais pas fermer mes yeux pour profiter pleinement de cette extase des images, jubilation des sens et folie de l'incompréhension d'un symbolisme jodorowskyen. Cronenberg vient aussi à l'esprit bien sûr, avec le corps difforme et la boite où il s'y transforme.
Les engueulades des scientifiques sont formidables, il est tellement plus facile de se foutre en rogne que de faire ce fameux saut quantique pour croire à l'impensable : I'm a professor of endocrinology at the Harvard Medical School. I'm an attending physician at the Peter Bent Brigham Hospital! I'm a contributing editor to the American Journal of Endocrinology and a I am a fellow and vice-president of the Eastern Association of Endocrinologists and president of the Journal Club! And I'm not going to listen to any more of your kabbalistic, quantum, friggin' dumb limbo mumbo jumbo! I'm gonna show these to a radiologist! On rigole bien avec eux.
(Il y a Drew Barrymore petite pendant quelques secondes.)
Le film se ponctue de différentes étapes, un moment de répit dans les hallucinations offre une trame naturaliste au zoo très surprenante.
Multitudes de choses à aimer donc, dont celles non dites pour garder une découverte intacte à ceux qui n'auraient pas encore eu le plaisir de le voir, et dont la maîtrise de Ken Russell sur l'écriture et la mise en scène : tout y est beau.
slowpress
10
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le 11 janv. 2015

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slowpress

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