La mégère apprivoisée.
Avec sa flopée d'Oscars, son couple vedette mythique, son Technicolor rutilant, sa reconstitution qui envoie du bois, sa durée digne d'un feuilleton de l'été, "Autant en emporte le vent" est...
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le 20 août 2014
90 j'aime
Allez on se lance !
Dur dur de faire des critiques sur de tels classiques, mais l’actualité l'impose.
Sur fond historique de la guerre de Sécession, Autant en emporte le vent relate l'histoire de Scarlett O'hara, magnifique peste à qui tout sourit. Depuis son adolescence dorée et jusqu’à sa survie pendant et après la guerre, elle se battra sur et pour la terre de ses ancêtres, la terre rouge de Tara. Égoïste, pourrie gâtée, ignoblement méchante, arriviste et sans aucun état d'âme Scarlett est l'anti-héroïne par excellence . On la suit dans ses caprices, ses combats, et bien sur dans son déni de ce qui lui convient réellement: la tumultueuse passion du viril Rhett Butler lorsqu'elle ne rêve que du mièvre et idéaliste Ashley.
J'ai été totalement choquée du traitement récent qu'on a pu faire de ce chef d'oeuvre classique. Sommes nous à ce point incapables de remettre un film dans son contexte historique ? Qui ose décider qu'un point de vue soit bon ou mauvais? Evidemment, la guerre est filmée du point de vue Sudiste, des " méchants riches", et aujourd'hui il est apparemment interdit de voir une once de bien dans le mauvais camp de la guerre.
Racisme? Taratata ! On voit une réalité qui est tout sauf manichéenne: la bêtise des sudistes quui courent imbécilement à la guerre sans comprendre de quoi il s'agit , des esclaves noirs, bien et mal traites, des bons et des mauvais, certains qui n’hésiteront pas a voler , violer et d'autres qui se mettront en danger pour sauver des blancs. En gros, des nuances dans les personnages qui nous font éprouver de l'empathie pour tous les camps.
Comment? les blancs ont des sentiments aussi ? un film où les noirs (et les femmes )ne sont pas seulement des victimes ? Inacceptable !
On a reproche au film la naïveté et la soumission des esclaves -c'est occulter volontairement un des meilleurs personnage du film en la qualité de Mama et son caractère bien trempe, premier oscar de l'histoire pour une femme noire. La naïveté c'est de croire que les plantation de coton du Sud étaient remplies de jeune Django .
Et Scarlett parlons en ! Longtemps considérée comme féministe par son indépendance et sa force, aujourd'hui elle dérange. C'est vrai, elle ne se bat pas pour un plus haut salaire les seins nus, elle se bat avec toutes les armes qu'elle possède : mariage, profit de guerre, séduction - aucune valeur ne l’arrête pour le but qu'elle veut atteindre: Tara. L'amour de la terre et le patriotisme étant probablement la valeur la plus bafouée dans nos temps modernes où seul l'individu compte.
Et puis mince, pourquoi devrait- on toujours résumer un film a ses messages? Comment réduire cette incroyable saga à des revendications? Pourquoi faire l'impasse sur l'histoire de ces familles et les thèmes si différents abordes: l'horreur de la guerre, la complexité de l'amour et de la passion, l'honneur, le deuil...Ce film est tellement plus et il est détestable de le réduire uniquement aux sombres aspects de cette époque .
Bien sûr, je n'irai pas jusqu’à dire que le film est historiquement parfait et il est à remettre dans son contexte historique. Appréhender cette guerre du point de vue Sudiste peut effectivement s’avérer compliqué, mais n'est ce pas le but d'une oeuvre d'art? Ne peut-on pas juste voir le film tel qu'il est et se dire que c'est simplement un point de vue? Apparemment trop difficile pour notre génération, passive à l’extrême.
Une chose me rassure; comme toujours, la censure provoque toujours l'effet inverse et le film redevient populaire pour une génération qui ne l'a peut être pas connue.
Gardons espoir
After all, tomorrow is another day.
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Créée
le 14 juin 2020
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10 j'aime
9 commentaires
Avec sa flopée d'Oscars, son couple vedette mythique, son Technicolor rutilant, sa reconstitution qui envoie du bois, sa durée digne d'un feuilleton de l'été, "Autant en emporte le vent" est...
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le 20 août 2014
90 j'aime
On pourra dire ce qu'on veut, il y a tout dans ce film: de grands acteurs pour une grande histoire, une reconstitution historique magistrale (en évitant quand même de trop montrer l'esclavage.. pour...
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le 2 juil. 2012
51 j'aime
9
Le tâcheron Fleming n'est sans doute pas pour grand-chose dans la réussite de ce film auquel a participé Georges Cukor est qui est avant tout un film de producteur (David O. Selznick) Balayons déjà...
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le 11 avr. 2020
27 j'aime
5
Yesterday ou comment faire un mauvais film d'une excellente idée. Il aurait fallu de peu pourtant pour en faire un film au minimum divertissant, le scenario et la musique des Beatles aurait suffi. Et...
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le 17 juil. 2019
6 j'aime
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Fou déconstruit, drôle, angoissant, réel, attachant, beau et nauséabond à la fois. C’est une claque monumentale et inattendue que je reçu ce soir la avec Parasite, moi si peu sensible au cinéma bobo...
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le 30 juil. 2019
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Encore un film ou les critiques disent tout et leur contraire et pourtant, je ne peux m’empêcher de déceler la vérité dans les deux extrêmes : « Mise en scène sèche et puissante. Récit politique...
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