Aux esprits chagrins qui se plaindraient de voir sortir de nombreux films traitant de l'emprise, des violences domestiques, voire de la sororité, il est facile de répondre qu'il était largement temps d'en parler et que le cinéma, français, en particulier, n'y songeait guère, auparavant, au temps de l'abondance de longs métrages au caractère viril assumé. Passons donc et regardons Aux jours qui viennent, la première réalisation de Nadia Najem. Si le film laisse une bonne impression d'ensemble, notamment dans son versant thriller, très percutant, il possède quelques faiblesses dans son écriture, le volet social est survolé, les ellipses se révèlent parfois peu convaincantes ; dans sa construction, avec deux vies parallèles de femmes mal équilibrées ; et enfin, dans sa mise en scène, nonchalante par endroits. Le sujet reste fort, cependant, et souvent prenant, singulièrement quand Bastien Bouillon est à l'écran, stupéfiant en homme à la fois terrifiant et dépendant. Face à lui, Zita Hanrot et Alexia Chardard assurent des prestations de bonne facture (la fillette est également remarquable), mais le film ne creuse peut-être pas suffisamment leurs personnages, en accordant une très grande place à leur tourmenteur. Loin de démériter, Aux jours qui viennent n'a pas la même puissance d'effroi que Jusqu'à la garde de Xavier Legrand ou encore l'étouffant Ne dis rien de Icíar Bollaín, qui reste inégalé pour évoquer le lourd sujet des violences conjugales.