Expérience singulière que cette œuvre de Mamoru Oshii, à propos d'un jeu vidéo - Avalon - en réalité virtuelle. Le film est étrange de par son rythme, et son visuel. Relativement lent, et à première vue, bizarrement monté sur des séquences plutôt fades et ralentis disgracieux, il dispose également d'une photographie entièrement filtrée en une dominance sépia, plus ou moins ocre ou cendrée, et brûlée sur les hautes lumières ; un aspect de film noir/rétro-futuriste et production petit-budget qui rappelle Pi, et un peu Passé Virtuel. Rien de très engageant, donc, surtout que les compos élégiaques de Kenji Kawai semblent en décalage avec le sujet, tout comme les jeux froids des acteurs. Cependant, tout cela contribue à l'atmosphère nébuleuse et mémorable du long-métrage, construite délibérément par Oshii pour servir son scénario plus complexe, souvent ambigu même, mais dont on peut tirer les thèmes de quête d'identité et de conception personnelle de la réalité. Une œuvre complexe et fantasque, qui nécessitera de la persévérance.