Environnement, beauté et Terminator

Avis sans spoilers !

Difficile d'avoir un (n')avis clair en sortant de la salle d'un tel film. On sort un peu sonnés par cette immersion totale (en 3D HFR) dans le monde de Pandora, servi en mode Maxi par rapport au premier.

Tout dans ce deuxième volet est "plus". Plus long, plus d'environnements, plus de personnages, plus d'action... Si il y a bien un film pour en prendre plein les mirettes au ciné, c'est bien celui-ci. Il y a des séquences où ça va presque trop vite pour vos yeux: c'est une claque monumentale. Que ça soit sur terre, dans les airs ou surtout ici dans l'eau, c'est franchement magnifique. Rien que pour ça, on a envie d'y retourner.

Mais cette beauté (en 3D HFR) n'est pas là pour n'être qu'une demo technique: elle est au service d'un émerveillement, qui nous encourage, nous pauvres terriens, à nous émerveiller nous-mêmes de notre propre planète, de sa beauté. Pandora n'est que la projection (en 3D HFR) de notre réalité, de notre environnement. C'est le mot, environnement, et le film nous invite surtout à: decouvrir, observer et apprendre...
Il y a d'ailleurs quelque chose de magnifique dans l'idée que les adultes, avec le temps, ont de plus en plus de mal à s'émerveiller, à découvrir, à apprendre ce qui peut fondamentalement aider le monde, et que ce sont les enfants qui sont à écouter, qui sont les porteurs de ce qui doit constituer notre éducation. C'est le coeur du message du film et il est beau. Mise en abîme donc avec cette invitation à s'émerveiller en salle pour apprendre, avec des yeux d'enfant.

En passant, après avoir regardé Avatar - La voie de l'eau, foncez regarder la formidable série documentaire Notre planète, et faites les liens...

Cette thématique de l'apprentissage par les enfants était déjà centrale dans Terminator 2, et à ce titre, cet Avatar est un condensé de la filmo de Cameron. Sans rien révéler, il y a du Aliens, du Abyss, même du Titanic dans ce divertissement total où l'action est plus intense que dans le premier. C'est d'ailleurs même plus violent moralement et graphiquement, donc n'emmenez pas d'enfants trop jeunes comme on en a vu un peu trop dans la salle... Apprentissage par la beauté mais pas par le traumatisme, c'est mieux. ????

Avatar - La voie de l'eau vaut le détour pour sa beauté. Mais qu'en est-il du récit, de ce que raconte cette suite ?... C'était ce qu'on reprochait beaucoup au premier : son histoire simple voire simpliste, au manichéisme très appuyé... Et malheureusement, c'est encore le cas ici... Quel dommage de mettre en place une telle richesse thématique et visuelle pour avoir un méchant aussi bas du front. C'est vrai: on retrouve Terminator dans ce méchant. Avoir de telles motivations quand on est un robot, ça marche. C'est peut-être le message ici, la déshumanisation mais c'est quand même beaucoup trop caricatural.
Bon, on va pas bouder notre plaisir du côté des gentils, où les personnages sont bien plus creusés et variés que dans le premier. Si seulement on avait cette richesse dramatique du côté des méchants... Il y a même des raccourcis scénaristiques qui m'ont fait lever les yeux au ciel tel un Tulkun qui veut remonter à la surface.
Vous êtes exigeant avec la technique M. Cameron, permettez-nous de l'être sur l'écriture.

Ah la la, voilà pourquoi c'est pas simple d'être complètement satisfait: l'impression d'avoir assisté à un film merveilleux, dans lequel on veut retourner pour son monde incroyable, mais aux enjeux dramatiques finalement faibles...
Un peu comme le premier finalement.

Mais qu'importe, j'ai envie de retourner sur Pandora nager avec les Tulkuns, en 3D HFR, ou non.