Je veux bien faire un pas vers les frères Coen et me rendre dans les salles obscures pour voir leur dernier film, mais au bout d’un moment, il va aussi falloir, que de leur côté, ils fassent des efforts.
Car déjà que j’ai un mal fou à me passionner pour leur cinéma, Ave, César est certainement l’une des productions les plus fades de leur part. Champion ! Dire que j’inaugurais mon pass illimité tarif étudiant + 1€ de frais de dossier...Il n’est pas rien de qualifier ce début de relation entre UGC et ma petite personne comme catastrophique.


Derrière cette inauguration en grande pompe dans une salle bondée, je dois dire que j’allais voir ce dernier Coen avec beaucoup d’entrain ! Oui oui, j’étais motivé et prêt à apprécier leur dernière oeuvre faisant suite à une séquence publicitaire de plus de 25 minutes ! Vous calculez, 1h46 + 25 minutes de publicités…131 minutes, soit 2heures et 11 minutes d’ennuies. Sacrée première !


Car oui, j’ai détesté, je me suis ennuyé, je me suis presque énervé devant un Ave, César qui n’avait que de drôle son titre en anglais Hail, Caesar (troll y’a Hail…). L’humour des Coen n’a strictement aucun effet sur moi, le #PayeTonProut de Deadpool (voir critique dans le lien en bleu qui surligne allègrement le terme « Deadpool ») m’avait fait plus d’effet. Ave, César ne repose sur rien (ça encore ça ne me gène pas) mais le plus critique, c’est que le film ne décolle absolument jamais, c’est plat et les seuls moments où les frères Coen proposent quelque chose d’original sont dans les scènes absurdes et bourrées de références. Comme celle de la barque, la scène musicale, celle de l’adoption ou encore celle avec les communistes…D’ailleurs on remarquera que deux de ces scènes sont celles de Channing Tatum qui tire son épingle du jeu dans un film bien fadasse et plat. La scène du sous-marin et de la barque est le truc le plus réussi du film. Georges Clooney c’est non, Scarlett, elle est belle, son timbre de voix est à tomber et son personnage est cool aussi, le Cow-Boy….It’s….Complicated (ça ! c’était drôle ! C'était bien sentie et c'est LA scène drôle du film !)….Josh Brolin…limite je le préfère en américain trumpien dans Sicario. On compte aussi masse de seconds rôles avec des têtes connues qui n’ont pour seul intérêt de ne pas en avoir…Absurde. Jusqu’au bout.


Bien dommages pour un film qui avait un scénario en or à mon sens mais qui se perd dans les méandres du superficiel (Hollywood, 70, etc…ça va j’ai compris….). Avec une photographie léchée, Ave, César avait du matos à revendre mais n’envoie jamais du lourd. C’est neutre, plat, écrasé, comprimé dans un monde opaque où seul les Coenniens semblent pouvoir entrés. Me laissant froid devant un humour la plupart du temps absurde. Me sentant mis à l’écart d’un monde que je ne comprend pas, j’en venais même à m’exaspérer de ces personnes rigolant à quelque chose me laissant de marbre.
Une histoire bancal tenant d’un kidnapping communiste réglé par la volonté d’un cow-boy coincé chantant sous une pleine lune accompagné d’une danseuse à banane aussi bonne que bête et sous-poudré d’un Mannix aussi charismatique qu’une capote qui craque (…c’est un compliment oui). Que dire…tout cela entrecoupé de scène de film dans le film. Mmmh. Définitivement….It’s….Complicated.


Je suis évidemment conscient que les Coen ont un talent fou et que leur cinéma est vraiment un truc à part, loin de moi l’idée de dire que ce film est mauvais mais j’en conclus tout de même que je n’ai pas aimé une seule seconde (si un peu quand même mais ça a plus de gueule écrit comme cela) de ce film. Que ce Ave, César n’a été qu’une marche impériale et funèbre vers l’ennui (moi aussi je peux mettre des références). Un espoir déchu, une nouvelle fois. Une nouvelle déception qui n’entame pas ma volonté d’explorer la filmographie des frères Coen. Un Nouvel Espoir nait. Car comme à chaque fois, je m’efforcerais d’approfondir leur catalogue, pour le pire et je l’espère pour le meilleur.


Ce Ave, César est un échec. Portant surtout sur les épaules d’une histoire bien trop légère et plate. Mais aussi sur un Georges Clooney fort peu inspiré et au potentiel comique inexistant selon moi. Dans ce Hollywood des années fastes (bientôt finies) chacun à son existence et ses petites histoires aussi plastiques que ridicules, les Frères Coen ne les dépeignent que trop bien, a travers un film trop plastique et manquant de surprise.


Ma relation avec les Coen….it’s…..Complicated….

Halifax

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