Quand j'ai entendu parler du pitch de Avé César, mon petit coeur de jeune cinéphile a battu la chamade. Un film des frères Coen (des réalisateurs m'étant totalement indifférent) qui a pour théâtre un costaud studio de cinéma dans les années 50, il y avait de quoi se faire plaisir.


Alors question hommage, c'est plutôt réussi. Avé César revisite avec brio cette époque cinématographique : les comédies musicales style Un Jour à New-York, les films aquatiques avec Esther Williams où encore les films à "la dimension religieuse". Pour ce dernier, on s'amuse de redécouvrir les clichés du genre : le soldat romain incrédule finissant par s'incliner devant "l'aura du Christ", le fait que le visage du personnage incarnant Jésus n'est jamais révélé ou encore que celui-ci n'est filmé qu'à la hauteur de ses pieds une fois crucifiée. D'ailleurs, le script du film en question ressemble étrangement à celui de La Tunique avec Richard Burton.


Mais pour ce qui est du scénario.. C'est une autre affaire. En gros, on suit l'histoire d'un fixeur (Josh Brolin) chargé de régler les problèmes du studio, en l'occurrence retrouvé la star Baird Whitlock (George Clooney) kidnappé par des malfrats. Une intrigue qui se révèle rapidement ennuyeuse. Sauf que problème, l'action est entrecoupée de petites séquences aussi palpitante que les allers et venues de mon poisson rouge dans son bocal. La palme revient à Channing Tatum et sa WTF "chevauchée communiste" maritime. Résultat on à l'impression de voir un remake (un peu meilleur, faut le reconnaître) de l'abominable Musée Haut, Musée Bas de Jean-Michel Ribes.


Côté casting, je n'ai pas grand chose à dire. Ils font le boulot, mais une majorité est dotée d'une durée d'apparition plutôt limitée.. Car oui, montre en main, Ralph Fiennes, Scarlett Johansson ou Jonah Hill n'apparaissent pas plus de 10 minutes à l'écran.. Surtout Jonah Hill !


Bref, je suppose que les aficionados des frères Coen y trouveront leur compte et que les cinéphiles s'amuseront à repérer les clins d'œils au cinéma des années 50. Pour les autres, passez votre chemin.

Martind_Aspe
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le 19 févr. 2016

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Martin d'Aspe

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