Avengers : l'Ere de l'overdose.

Marvel a en 2008 l'idée de s'attaquer au cinéma afin de réitérer leur exploit de domination des marchés du comics. Leur idée est très simple : appliquer les aventures de leurs héros au cinéma et ainsi fusionner le monde du comics et celui du cinéma. Il s'en suivra alors 11 films de qualités plus ou moins relatives : l'excellence sera côtoyée récemment avec Les Gardiens de la Galaxie et l'infâme avec les deux films Thor. Ces films sont d'ailleurs inscrit dans un projet à très grande échelle : faire partager un même univers à toute les licences phares de Marvel. Chacun aura alors son opinion quand à cette réussite relative. Cet univers partagé trouve son apogée dans le film Avengers qui réunit les plus grand héros de Marvel : Captaine America, Hulk, Iron Man et Thor. Là encore, comme toute la filmographie Marvel, son succès est relatif.
Marvel tente donc de réitérer l'exploit de Avengers (1,5 milliard de dollars au box office rappelons-le ! ) avec Avengers : l'Ere d'Ultron 3 ans plus tard.
Tout comme le premier volet, c'est encore Joss Whedon qui dirige le film et ses idées de réalisations se font sentir. Tout d'abord, nous avons le droit à un plan séquence durant l'introduction permettant de voyager d'un super-héros à un autre durant une scène d'action, le résultat est réussit mais un sentiment de frustration se fait sentir : n'y avait-il pas mieux à faire ? Ne pouvions-nous pas rendre la chose plus aboutit ? Tout comme le fameux plan au ralentie, toujours dans l'introduction, qui montre tout les super-héros côte-à-côte : n'y avait-il pas plus iconique à faire ? De plus, personne n'ignore que la liberté artistique est presque prohibé chez Marvel : cette dernière n'hésite d'ailleurs pas à engager ce qu'on appelle des "Yes-man" (réalisateur sacrifiant sa vision artistique pour satisfaire toutes les envies des producteurs) comme en témoigne les très polémiques frères Russo, anciennement chargé de la réalisation de sitcom sans grande prétention, qui se retrouvent au rennes de Captain America 2 (excellent pour certains et méprisable pour beaucoup d'autres) et aux prochains Avengers.

Nous ne pouvons alors nous douter que ce fameux plan réunissant les super-héros n'est que finalement une restriction du cahier des charges de Marvel à l'égard de Whedon : le temps de chaque super-héros doit être rigoureusement calculé pour qu'aucun d'entre eux ait l'avantage sur un autre.
Il en est de même pour le plan séquence à 360 degrés durant la scène d'action finale dans lequel on observe tout les super-héros se battre côte à côte : cette scène est très belle mais son intention est encore une fois discutable. Le reste du film respire le Marvel avec des scènes d'actions correctement filmés et plutôt jouissive : c'en est d'ailleurs presque la seule véritable qualité du film.
En effet, bien que l'action soit globalement réussis, le film souffre d'un très très gros problème : ses personnages. Aucun personnage n'est aboutit ni développé comme il devrait l'être : ils sont pour la plupart réduit à leurs principal caractéristique. Nous avons donc Captain America le coincé, Iron Man le rigolo, Banner le timide, Thor l'étrange et Black Windows l'allumeuse. Leurs caractéristiques sont absolument exacerbées et rendent le tout complètement chiant, les personnages sont agaçants et durant les 2h20, aucun ne sera développé. Le pire reste sans doute Ultron, risible robot au charisme inexistant ni effrayant ni intelligent ni badass : c'est le néant. Les deux jumeaux quant à eux sont eux aussi très mal exploités : Quicksilver, muni de son survêt adidas, et la Sorcière Rouge sont avant tout agaçant et nullement touchant tant leur passé est expédié et trouble. Vision ne fait finalement office que de deus ex machina proche du caméo : l'ironie du sort fait d'ailleurs que ce personnage reste finalement le plus badass de la team.

L'humour dans le film est très présent, trop présent. Alors que certaines scènes comiques frôlent le génie (cf la scène ou tout le monde tente de soulever le marteau), l'omniprésence humoristique plombe toutes les autres interventions comiques : Tony Stark ne fait que de balancer des punchlines humoristiques et en devient lourd. Pour dire, même dans les scènes supposément dramatiques, on vient quand même nous raconter une blague dans les secondes qui les suivent : l'effet dramatique est alors totalement gâché (en plus d'être ridicule dans 90% des cas). C'est là l'un des problèmes majeurs du film : les tonalités mal gérées (surtout la tonalité comique, tellement présente que l'on est pas loin de l'overdose).
De plus, je ne sais qui est l'idiot qui a eu l'idée d'insérer une romance sortit d'absolument nul part entre Hulk et la Veuve Noire : elle est entièrement risible et proche du ridicule dans les scènes soit-disant intime. La raison de leur rapprochement l'ai encore plus : ils se plaignent d'être rejeté parmi les Avengers en raison de leurs monstruosité et je ne suis pas sûr que cette raison soit très légitime tant les autres Avengers se reprochent également d'être des monstres. Il en est de même pour la volonté d'humaniser Œil de faucon en lui créant une petite famille parfaite : le résultat est criant de fausseté.
Les intrigues et les sous-intrigues se superposent dont certaines complètement factices avec des éléments scénaristiques sortit de nul part comme en témoigne le puits dans lequel Thor va faire trempette pour avoir des visions. C'est un autre problème du film : tout est très mal amené et il manque bien 30 à 40 minutes pour rendre le tout correcte. Entre les pouvoirs de la Sorcière Rouges et de son frère sortit de nul part (ça sort d'ou les optimisés ?) et le caisson de régénération tellement utile que personne s'en sert , tout va trop vite et au lieu de se cantonner à une intrigue simple mais efficace, Marvel tente de remplir son film par des éléments servant juste à annoncer les prochains films de la firme.
Le surplus d'action est ironiquement ce qui sauve le film du naufrage totale : bien que ces scènes n'innovent rien, elles restent néanmoins efficace et plutôt lisible.
Enfin, le film n'invente et n'innove rien du tout. Bien que nous pouvions nous en douter avec Marvel, le film traîne des thématiques surexploité dans le cinéma (le méchant qui veut détruire la terre pour la purifier, la romance entre deux être rejetés, le rapport créateur/création) et ne développe aucune nouvelle thématique, ce n'est finalement qu'un concentré des autres films Marvel.
Il n'est alors pas surprenant d'entendre dire le réalisateur lui même que le tournage de ce film fut un calvaire tant il était éreintant : trop de personnages tuent les personnages. Le film aurait pu être bon s'il avait duré 3h30 (chose cependant impossible pour Marvel)...
Donc en conclusion, le film se laisse regarder uniquement grâce à son action plutôt satisfaisante mais tout le côté psychologique/réflexion est raté : c'est tout juste un bon film de divertissement, ne jouant pas entièrement la carte de la surenchère comme le très récent mais jouissif Fast and Furious 7.