"Un dernier run" - Dom Toretto dans tout les Fast and Furious.

Depuis 2001, la saga Fast and furious ne cesse de connaître de plus en plus de succès et en est déjà à son huitième volet. Rare sont les sagas ayant de meilleurs critiques pour les derniers opus que pour les premiers : Fast and furious a sans nul doute connu un des meilleurs changement de direction de toute l'histoire du cinéma (rien que ça). Nous sommes passés de la saga ultra beauf et infâmes de Jackie Tunning avec les 3 premiers volets au film d'action qui dépasse sans cesse les limites avec des cascades de plus en plus spectaculaires avec les épisodes 5, 6 et maintenant 7. Le quatrième volet étant un épisode de transition portant les spécificités des précédents volets et des nouveaux.

Il est alors inutile de nier que si l'on va voir Fast and Furious, ce n'est pas pour trouver des relations entre les personnages très développé ou des réflexions philosophiques à la Andrei Tarkovski : on veut de l'action. Alors que le cinquième volet (le meilleur de la saga) et le sixième comblaient plutôt honnêtement les attentes des fans, le septième porte un résultat en demi-teinte.
Tout d'abord, pour cet épisode, nous avons droit à un cinéaste de talent : James Wan. Bien que ce dernier ne fasse pas unanimité, j'ai absolument été conquis par son "Conjuring : les dossiers Warren" et ses deux "Insidious" et lorsque celui-ci a été annoncé au commande de Fast and furious 7, il faut avouer que la curiosité était légitime.
Résultat : sa patte artistique ne se ressent absolument pas, c'est à se demander si les studios n'auraient pas mieux fait de laisser Justin Lin aux commandes. Le film comporte d'excellentes idées de réalisation et de mise en scène (le coup de la caméra qui se retourne en fonction de la positions des personnages, c'était facile mais j'ai bien aimé) mais malheureusement, ces petites idées se retrouvent noyés dans l’illisibilité des autres scènes d'actions. J'exagère à peine, mais à force de vouloir rendre l'action dynamique, James Wan l'a rendu presque incompréhensible avec des plans ultra courts et un montage très (trop ?) dynamique. Je prend par exemple la première scène du film, lorsque Jason Statham rend visite à son frère à l’hôpital et sort de ce dernier en faisant tout sauter. Et bien au lieu de faire un plan séquence qui aurait très bien rendu, Wan a jugé nécessaire de le gâcher avec des petites accélérations pour rendre sans doute le tout plus dynamique : c'est pas raté mais un plan séquence sans ralentit aurait mieux rendu.

Outre la réalisation, c'est la stupidité des personnages qui choquent et qui constitue sans nul doute l'un des plus gros défauts du films : tout le monde est con au possible. Je reviendrais alors sur quelques points scénaristiques qui m'ont particulièrement dérangés : tout d'abord, pourquoi la CIA (appelez ça comme vous voulez) décide de laisser partir Statham lorsque celui ci est entrain de "se battre" contre Vin Diesel juste après l'enterrement de Han ? Surtout que si elle arête Diesel, c'est pour lui demander d’arrêter Statham ? DAFUQ ?
Je n'ai d'ailleurs non plus pas bien compris pourquoi ce sont une petite bande de mécano qui se collent à attraper un logiciel informatique ultra dangereux qui est dans les mains d'une organisation terroriste alors qu'on voit très bien qu'il y a des dizaines de soldats surentraînés qui n'attendent que ça. J'appelle pas ça un choix judicieux mon cher Kurt Russell.

La dernière grosse incompréhension que j'ai concerne le but de "la famille" de Dom Toretto : nous sommes bien d'accord que leur but dans le film, c'est de récupérer le logiciel informatique (l’œil de dieu) pour ensuite aller tuer Statham ? Alors pourquoi à chaque fois que les héros voient Statham (qui vient d'ailleurs tout le temps à eux sans rien demander, alors qu'il est considéré comme une "ombre"), ils le fuient ? Tu sais Vin Diesel, ça sert à rien de vouloir l’œil de Dieu pour retrouver Statham si ce dernier vient tout seul à toi tout le temps.
Ah et je parlerais même pas de la stupidité des militaire d’emmener avec eux l’œil de dieu lors de la "capture" de Statham pour ensuite se la faire voler par les méchant... C'était trop dur de le laisser à quelqu'un dans un hélico qui te dirait l'emplacement de Statham par oreillette ? Là c'était prendre des risques inutilement. Et malheureusement, ces bêtises scénaristiques sont présentes en très très grand nombres, ça ruine totalement le truc : le film ne veut pas que tu réfléchisse un minimum.
Je sais que critiquer le scénario d'un Fast and Furious c'est tirer sur l'ambulance, mais j'aime pas quand un film me prend pour un con.
D'ailleurs, je vois beaucoup de gens critiquer le manque de réalisme de Fast and furious... Sérieusement ? Comme je l'ai dit au début, si je vais voir Fast and Furious, c'est justement pour voir des voitures être parachuté d'un avion ou les voir traverser des tours, c'est ultra jouissif et j'irais même jusqu'à dire que c'est ce manque de réalisme qui fait la qualité de la saga. Malheureusement, les grosses cascades sont présentes dans la bande annonce donc aucune surprise là dessus.
L'humour est aussi présent dans cet épisode grâce au comic-relief qu'est Roman. Enfaîte son rôle consiste juste à balancer de temps en temps des petites répliques certes rigolotes, mais franchement ultra prévisibles.
La scène d'action final laisse d'ailleurs sur sa faim : alors que Diesel et Statham se batte à coup de barre de métal, nous n'avons le droit "que" à un parking qui s'écroule et un hélico qui explose... Bon, j'exagère là encore un peu : j'avais peut être un peu trop d'attente mais la qualité de la dernière scène d'action est désormais le strict minimum pour un blockbuster d'aujourd'hui. C'est pour cela que j'attendait que Fast and Furious aille plus loin que ces blockbusters contemporains en terme de spectacle.
Enfin, le film se conclut sur un hommage à Paul Walker franchement poussif et tire-larme avec des flash back des premiers films, une musique triste et Vin Diesel qui parle de son "frère".....
Il est aussi intéressant de constater que la saga tente également un petit retour au source en présentant de nouvelles fois des femmes à moité nu et dansant sur de la musique techno comme dans les premiers films (qui sont franchement horribles) et qu'on avait réussis à nous en débarrasser dans les deux derniers épisodes.
C'est donc un résultat en demi-teinte avec de nombreux défauts qui reviennent (la beaufitude tunning/femme moitié nu) ainsi que la pseudo "psychologie" (sérieux j'en avait mais rien à foutre que Rodriguez raconte ses vacances au Club Med avec Toretto et son mariage je viens pas voir Fast and furious pour ça) insupportable des personnages principaux. Heureusement, le film comble à peu près ces attentes avec un The Rock toujours aussi épique (mais presque inexistant dans ce volet) et un Vin Diesel et ses répliques prévisibles et badass.
A quand un Fast and furious sur la Lune ?

Flado
6
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le 5 avr. 2015

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