En préambule, je dirais que je n'ai jamais été très fan du style ampoulé de Scorsese, comme ça, je pourrai directement faire l'impasse sur le rythme excessivement étiré, les redondances, les raccords sportifs et le symbolisme appuyé. Après, il faut bien admettre que le Howard Hughes était une mine pour une biographie extensive tant sa vie a été riche en rebondissements. Un rôle à Oscar dans lequel Leo DiCaprio se livre à une prestation entre impressionnante et tape-à-l'oeil, sans qu'on puisse vraiment faire la part entre son cabotinage d'acteur et la personnalité outrancière de son personnage. Très cinégénique, en tout cas. Des avions en piqué, des actrices en lamé, une démocratie américaine en pleine contagion financière par l'industrie, une paranoïa claustrophobique... il y avait effectivement matière à un scénario pléthorique. Après, j'aurais préféré une narration plus resserrée, sans pour autant avoir passé un mauvais moment. A vrai dire, je l'avais déjà vu et noté 5 étoiles, de mémoire. Au 2nd visionnage, je suis encline à davantage d'indulgence, pour la prouesse technique. Il y a quand même tout un tas de reconstitutions assez bluffantes, des terrains d'aviation au Hollywood de l'époque. Et la scène du crash à elle seule justifierait quelques cauchemars, ou tout du moins réticences à l'heure de monter dans un avion... Au final, une belle fresque à l'américaine, richement parée d'atours luxueux, truffée de comédiens à la fête (Jude Law, Cate Blanchett et Alec Baldwin ne sont pas les moindres...), qui mérite amplement l'investissement en temps.