« Aya de Youpougon » est un film d’animation qui sort des sentiers battus pour nous proposer enfin quelque chose de frais et de nouveau, et ça fait beaucoup de bien.
J’ai tout de suite accroché à cette ambiance et à cet univers. On se laisse guider avec plaisirs dans la description des mœurs et de la vie des jeunes de la Côte d’Ivoire. On se laisse séduire par leur dialecte et leurs expressions et on succombe à cet humour franc et bien sûr à cette solidarité exemplaire.
J’ai aimé les pubs ivoiriennes qui ponctuent le film et qui ancrent l’œuvre à son époque. J’ai aimé l’animation, subtile et inspirée. Et surtout, j’ai adoré la bande-son, qui nous propose une palette variée de chansons et de musique aux sonorités de l’Afrique de l’Ouest, un vrai régale pour les oreilles.
En revanche, j’ai quelques bémols sur l’histoire qui manque d’un début et d’une fin (non pas que je veuille absolument succomber aux schémas du cinéma américain). Je n’ai pas bien compris le message ou la morale que l'on doit comprendre à la fin de l’œuvre (s'il y en a un), tant elle survient à un moment où on ne l’attend pas. Le film nous décrit la complexité des rapports entre les jeunes, leurs flirts, leurs sexualités, le bouleversement d’une grossesse accidentelle, la faille entre les riches et les pauvres. Dans le fond, il s’agit d’une immense toile sur le mensonge et la vérité et lorsque les repères d’Aya, la protagoniste, sont finalement ébranlés, le film s’achève, comme s’il s’agissait d’un désespoir inévitable, c’est là où je n’ai pas bien compris où l’histoire voulait en venir.
Quoi qu’il en soit, les scènes décrites sont des tranches de vie, et on prend plaisir à les suivre, malgré l’absence de véritables enjeux pour Aya. Pour le téléspectateur, elle est une fenêtre qui donne sur son monde. On découvre à travers ses yeux les bouleversements dans la vie de ses proches, mais l’histoire l’épargne.
Un choix qui est discutable, mais qui n’enlève rien à la beauté et à la poésie de l’œuvre. J’ai été embarqué et fasciné par ce spectacle. Je vous conseille vivement de visionner ce film au moins une fois dans votre vie.
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