Saitô prend le relai pour un serial moins expérimental qu'un Misumi, mais tout aussi jouissif

Pour ce 4ème volet de la saga du Loup à l’Enfant, c'est le réalisateur Buichi Saitô, auteur de plusieurs ninkyo-eiga, chambara et du dernier épisode de la série des Lady Yakuza (La Pivoine Rouge), qui prend la main.


Laissant de côté les délires visuelles du Kenji Misumi du 3ème volet, qui faisait totalement exploser le récit au profit d’une mise en scène entièrement dédiée à l’expérimentation graphique, Saitô s’attache plus à dresser un portrait de personnages intéressants qui croiseront la route d’Ogami Ittô, comme celui d’Oyuki, la femme aux tatouages mortels, qui fait étrangement penser à Lady Snowblood, un autre personnage féminin récurrent du cinéma d’exploitation nippon.


S’attachant plus à faire dérouler son script de manière assez linéaire, en réintégrant des personnages du premier épisode de la saga, donnant ainsi à ce 4ème volet une forme de mise au point anachronique des raisons qui font d’Ogami Ittô cette sorte d’ange exterminateur déterminé ne faisant que peu de place aux sentiments. L’ex-bourreau du Shôgun apparaît ici plus humain, même si au final, sa lame finit par ôter la vie d’à peu près tout ceux qu’il croise.


Les combats sont d’une grande brutalité et très sanglants, on ne compte pas les démembrements et les geysers de sang viennent arroser l’écran généreusement, l’action-painting atteint des sommets dans ce volet d’excellente facture. Moins expérimental qu’un Misumi, mais tout aussi jouissif dans la perversité et l’esprit serial totalement assumé

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le 24 avr. 2019

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