Une variation de Drive à la sauce Edgar Wright même si l'humour British habituelle et ses autres délires absurdes sont ici plus soft et calibrés pour Hollywood. On remarque d'emblée la filiation lors de la séquence d'intro qui est à peu de choses près une version diurne de celle de Winding Refn. J'ai aussi trouvé les courses poursuites moins viscérales chez Wright même si elles sont spectaculaires avec de bonnes idées. Peut être parce qu'on n'entend pas les bruits de moteurs qui mettent dans l'ambiance ou que les apparitions improbables des voitures de police (en mode GTA 5 éroiles) sonnent moins crédibles.
Les vroom vroom et autres bruitages traditionnels sont effectivement grandement noyés dans la B.O invasive qui est l'une des particularités du film. Elle n'atteint pas le niveau immersif de celle de Drive mais le combo musique/vitesse/action est souvent efficace.
Par contre j'ai des doutes sur le fait que la musique à fond les écouteurs soit recommandé aux personnes ayant des acouphènes. C'est comme le lecteur mp3 et les cassettes audio qui font un peu anachronique aujourd'hui.
Le film roule quand même bien jusqu'au dernier casse, à partir de là le héros pète un câble sans que l'on sache trop pourquoi et ça devient vite bordélique. Les incohérences apparaissent sans que l'on soit non plus dans un vrai délire, on est dans un entre-deux déséquilibré. Les personnages se mettent à se comporter de manière peu crédible comme feu Kevin Spacey qui devient subitement altruiste.
J'ai aussi trouvé la relation amoureuse trop rapide et pas assez construite pour que des liens si forts paraissent vraisemblables. Le film reste tout de même assez frais et plaisant malgré cette fin décousue, les acteurs à contre emploi c'était aussi un bon ressort, y compris dans les rôles secondaires avec le fameux neveu.