Baby Jane manque cruellement d’authenticité et échoue à rendre sensible la relation tortueuse qui unit et désunit Jonna et Piki, la faute à une esthétisation gratuite et tape-à-l’œil forte de ralentis, de séquences en boîte de nuit, de gros plans sur des parties du corps, qui vient se heurter à la noirceur d’une désagrégation rythmée par des révélations, des jalousies et des conflits. Le long métrage semble à ce point obnubilé par sa volonté de construire un martyre de la jeune femme homosexuelle et dépressive qu’il en oublie de recourir au cinéma : pas ou peu de mise en scène, sinon des séquences brèves, montées sur chaîne automatique qui se suivent sans s’influencer les unes les autres. Quelques plans se distinguent par leur beauté et leur signification forte, comme ces pas dans la neige qui disparaissent à mesure que les flocons viennent les recouvrir, mais la forme reste trop publicitaire pour véritablement dire quelque chose ou transmettre une émotion. Seuls les acteurs du film – essentiellement des actrices, d’ailleurs – apportent un tant soit peu d’humanité à un ensemble trop artificiel et désincarné.

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le 16 déc. 2020

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