Une mise en scène maîtrisée, survitaminée et portée par une excellente distribution.

En 2012, les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record, celui du taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord doit sans cesse faire du chiffre et améliorer Ses résultats, quitte à parfois, franchir la ligne jaune…


Remettons-nous dans le contexte, à l’automne 2012, 18 policiers d’une même unité d’une brigade anti-criminalité (la BAC nord) exerçant sur les hauteurs de Marseille, se retrouvent en garde à vue. Certains se sont même retrouvés en détention provisoire pour corruption, racket & trafic de drogue. L’affaire fut à l’époque très instrumentalisée et trop médiatisée, avec Manuel Valls alors Ministre de l’intérieur qui prendra la décision de dissoudre la BAC nord. Beaucoup de bruits pour rien ? Le procès qui s’est tenu en avril 2021 le confirme, avec quelques condamnations et des peines avec sursis ou relaxes.


Cédric Jimenez est de retour à Marseille, après s’être attaqué à la mafia avec La French (2014). Avec BAC Nord (2021), on en a pour notre argent en nous proposant un polar survitaminé. L’immersion y est prenante, au cœur de ces HLM gangrénés par des trafics de drogue avec ses caïds qui tiennent le mur et font la loi, face à l’impuissance policière, la faillite du système judiciaire et la République qui a depuis trop longtemps abandonnées les banlieues et ses résidents.


N’est pas Bertrand Tavernier qui veut, avec son magistral L.627 (1992), Cédric Jimenez dresse ici un polar qui nous tiens aux tripes et nous entraîne dans les limbes d’un système brinquebalant où les forces de l’ordre se retrouvent littéralement lâchés par leur hiérarchie. Une mise en scène maîtrisée de bout en bout et haletante jusqu’à cet assaut en temps réel où la BAC évolue d’appartement en appartement, véritable souricière au cœur d’une cité gangrénée.


Bien plus convaincant et réaliste que ne l’était le ridicule & viriliste Bronx (2020) d'Olivier Marchal. Alors certes, on pourra toujours reprocher au film de ne montrer que les côtés sombres de la banlieue ou de n’avoir adopté que le point de vue des policiers mis en cause (les vrais membres de la BAC Nord ont été consultés afin de peaufiner l’écriture du scénario). Toujours est-il que le résultat est ce qu’il est, un film policier rentre-dedans et passionnant, avec des protagonistes très bien écrits et admirablement interprétés. Gilles Lellouche, Karim Leklou, François Civil ou encore Adèle Exarchopoulos & Kenza Fortas qui apportent une touche de féminité nécessaire pour faire redescendre la tension.


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le 26 août 2021

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