La police nique sa mère. Le sujet du film est dirigé vers ces banlieues qui sont devenues des zones de non droit pour la police. Si le problème du grand banditisme existe, le traitement du réalisateur est fortement lourdaud. Il construit son film autour des clichés. Les personnages de flics sont des types sympas qui font leur boulot tant bien que mal. Face à des caïds de banlieue que rien n’arrête. Cédric Jimenez pense créer de la tension avec ces scènes d’affrontements, dealers contre policiers. Seulement la façon de faire est tellement toc qu'il n'est pas possible un instant d'y croire. Mettre face à face des gars qui s'aboient dessus ne crée pas de la tension. La mise en scène est terriblement simpliste, tout comme l'est également l'écriture. Elle consiste à dire que tout le monde est contre les flics de terrain. Aussi bien les dealers qui se dressent contre eux avec force et insultent que la hiérarchie qui demande du chiffre et pas de l'efficacité. Et quand elle finit par demander de passer à l'action elle n'assume pas les méthodes utilisées. Ces gars ne peuvent pas faire le job pour lequel ils ont signé. Tout cela est basique et bas du front. Ça se veut lorgner vers le cinéma américain, mais ça n'est qu'une soupe infâme mal digérée. Le réalisateur se révèle incapable d’insuffler la moindre once de complicité entre cette bande de flics. Les personnages ne présentent que des gros traits mal dégrossis. Lellouch en fait des tonnes dans ce rôle de flic broyé par un système qu'il ne comprend pas. Il est à fond et veut jouer la gravité. Mais comme il en fait trop rien ne marche. Bon être dirigé par un médiocre n'aide pas, car personne n'a de poids là-dedans. Acteurs pros comme amateurs, personne n'a le ton juste que demanderait un tel film. BAC nord est tellement lourd que le réalisateur ne trouve rien de mieux que de le clôturer non seulement en faisant le point sur la vie actuelle des protagonistes, mais il ose placer la chanson The House of the Rising Sun. C'est un sommet de ridicule. Il expose toute ça beaufitude juste avec ce dernier passage.